Nemo 24 août 2007 11:06

Bonjour,

Tout d’abord une remarque générale, la spéculation, ce n’est pas comme vous dites « quand l’Etat réduit l’offre ».

La spéculation consiste à faire un pari sur un événement futur, en se basant sur certaines hypothèses. Demandez à des parieurs de PMU, ils vous donneront toutes les bonnes raisons pour lesquelles les chevaux qu’ils ont choisi doivent gagner. C’est la même chose sur les marchés financiers. Les gens établissent un certain nombre d’hypothèses, fondées sur un ensemble de facteurs parfois très complexes. Ils suivent l’évolution de ces facteurs, pour voir si leurs prévisions étaient justes, et en fonction de l’adéquation des événements aux hypothèses qu’ils ont établies, ils ajustent leurs positions.

Maintenant, ce qui est vrai, c’est que lorsque l’Etat - ou en l’occurrence l’Union Européenne - édicte des règles restrictives à l’importation d’un certain nombre de produits, c’est l’un des facteurs sur lesquels se fondent les acteurs économiques pour fonder leurs prévisions.

Sur le fond maintenant, si l’Europe accepte d’ouvrir sans restrictions ses frontières aux productions des pays d’Amérique du Latine, il y aura très probablement comme vous le suggérez une baisse temporaire des prix des matières premières agricoles au sein de l’Union Européenne.

Cependant, cette baisse de prix ne serait que temporaire, pour toutes les raisons que j’ai évoquées précédemment. Mais surtout cette baisse aurait un effet dévastateur pour nombre de petites exploitations européennes, avec les effets sociaux négatifs que l’on peut imaginer. Ou alors, cela voudrait dire que les aides pour permettre à ces exploitations de survivre, devraient être beaucoup plus importantes, financées par des prélèvements supplémentaires.

De plus, un savoir-faire très important serait gâché, difficilement quantifiable financièrement, mais qui sera capital dans les prochaines décennies, face à la tension sur les productions agricoles. Et perdre un avantage compétitif majeur, cela ne me semble pas être une bonne politique.

Quant à l’économie de marché, ce n’est pas de proposer des produits de qualité au juste prix, c’est un système d’organisation des échanges de biens et de capitaux dont le principal (mais pas le seul) facteur de fixation du prix est le jeu de l’offre et de la demande.

La qualité n’est qu’un des éléments de différenciation des produits et des services par rapport aux produits et aux services concurrents.

Enfin, et pour terminer, je vais sauver ma peau. L’un de mes plus proches amis étant originaire du Limousin, je ne survivrai pas quelques jours si je ne m’offusquai avec véhémence de votre propos sur la viande argentine.

 smiley

Donc non, c’est la viande limousine la meilleure du monde, et la charolaise juste derrière ! Et je vous invite à faire un tour du côté de Limoges avant de dire une horreur pareille...


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