Tzecoatl Tzecoatl 12 septembre 2007 01:22

@Nemo :

« Pour résumer, notre auteur ici, nous fait le coup du »credit revolving« ou »recharge de crédit« qui a cours en Angleterre ou aux USA. » Non Nemo, et encore tu aurais pu t’en sortir correctement en évoquant l’idée de compte hypothécaire. Mais je le dis et je le répète, rien ne justifie qu’une banque ait le privilège d’émission monétaire en s’octroyant ton bien si les choses tournaient mal. Au mieux, tu peux t’octroyer toi-même un compte hypothécaire, tel est approximativement l’objet de ma proposition ici.

« Tu achetes une maison 100.000 euros, 5 ans plus tard, elle en vaut 120.000 euros, tu peux emprunter 20.000 euros, en gageant ton prêt sur l’augmentation de la valeur de ta maison. » Il ne s’agit pas d’emprunter, mais de monétiser ton bien à sa juste valeur. Et encore, la valeur d’un bien n’est évalué que lors d’une transaction.

« A ce que je sache, le travail tertiaire est majoritaire dans notre pays, ainsi que dans la plus grande part des pays industrialisés. Il ne s’agit pas d’un cas »limite« bien au contraire. Le travail intellectuel est un élément majeur de l’activité économique, et pas seulement dans le secteur privé. » Il y a beaucoup de polémiques autour de la propriété intellectuelle (médicamenteuse, logicielle, évaluation des marques, etc), c’est hors-débat ou au mieux à sa marge. les difficultés sont suffisamment grandes pour comprendre ma proposition que je préfère recentrer la discussion.

« Et vous ne vous êtes pas posé la question de savoir jusqu’où allaient les conséquences d’un tel système dans une société globale telle que l’est notre monde d’aujourd’hui. Aveuglé par la cohérence magnifique et implacable de votre cas particulier micro-micro-micro économique, vous êtes passé directement aux méchants banquiers qui vous mangent la laine sur le dos sans passer par l’intermédiaire d’une vraie réflexion sur le financement de l’investissement des entreprises, la valorisation de la recherche, les questions portant sur la défense » Si vous avez lu le fil indiqué en référence avec les libéraux, c’est exactement le contraire. Révolté contre les privilèges des banques (cf mon précédent article), et non convaincu par les autres alternatives (retour à l’étalon-or, créditisme, discours des anti-libéraux), j’ai réussi à me persuader à publier un article sur un système basé sur l’égalité de droit (dont l’honorable conséquence est l’égalité des chances d’accès à la richesse) afin de le confronter à la critique.

« à chaque fois qu’un soldat tire une balle, c’est de la destruction monétaire ? ? ? » Non, les biens à la consommation (une balle si vous voulez) sont des biens dont la valeur est appelée à être détruite, cela ne rentre pas dans le cadre de ma proposition.

« - »Maintenant, tu veux acheter une voiture. Tu n’as pas les moyens, à part le crédit à la consommation à 8%«  » Tu sais combien rapporte le crédit à la consommation à 15% aux organismes de crédit en marge brute ? ratio Cooke * taux = 12 *15 = 180 % de revenu brut sur fonds propres.

« L’achat d’une voiture est l’exemple même du »faux investissement« . C’est un bien à durée de vie moyenne autour de 8-10 ans mais dont la perte de valeur dans les 5 premières années est énorme (aux alentours de 80-90% de la valeur d’achat neuf). C’est donc un gaspillage économique à usage d’affichage de statut social. Il est donc tout à fait normal que le taux d’intérêt pour le financement d’un tel achat soit plus élevé que pour un achat immobilier. » Je répète, les biens à la consommation ne rentre pas dans le cadre de ma proposition, même si on peut ajouter qu’une voiture d’entreprise est un investissement, elle subit un plan d’amortissement sur 5 ans. Donc, la quantité monétaire sera détruite de 20% par an.

D’ailleurs, vous le soulignez : « tu n’auras plus que 80000 schmurtz ». C’est là où arrive la contradiction totale dans votre raisonnement. « ta maison ne vaudra plus que ce montant là ». Oui, dans ma proposition, une splendide demeure dont tout les titres de propriété auront été dilapidés ne vaudra rien. Il en va de même aujourd’hui d’une entreprise que tu possèdes complètement, si tu vends toutes les actions ou parts sociales, tu peux peut-être encore la gérer, mais elle ne vaut rien à tes yeux. Autre façon d’expliquer, dans la modélisation que j’avance, les titres de propriété sont la nue-propriété, la propriété devient l’usufruit (pour reprendre un vocabulaire notarial).

« 1) Qui tiendra les comptes entre la maison pavillonnaire identique à celle du voisin, mais dont l’un a acheté une voiture et l’autre pas ? » La tenue de compte n’est pas un problème et j’en ai parlé plus haut. Ce peut-être une espèce de banque qui s’occupe de créditer les comptes joints aux propriétés.

"2) Si l’abruti (et je vous assure que dans notre bas monde, il y en a) qui est prêt à dépenser tout son fric simplement pour en jeter plein la vue aux autres, achete une belle Mercedes 600 Classe S à 100.000 $chmurtz. Sa maison vaut ZERO. Qu’est-ce que cela veut dire ? Que n’importe qui peut se pointer et dire « c’est à moi ! ». « Ca vaut zero, alors je te donne 1 $chmurtz symbolique pour ta baraque, et surtout n’oublie pas de dégager ta femme et tes enfants » ? Non Nemo, tu gardes ta maison, meme si le compte est vide. Mais si tu veux la vendre, tu peux la DONNER.

« Quand bien même il y aurait des enchères où les intervenants se sépareraient en ayant racheté cette maison à son prix de marché » S’ils ont acheté une maison 100 000 schmurtz alors qu’elle valait 0, ils se sont fait avoir.

« Création monétaire sans fin », C’est déjà le cas, du moins au Etats-Unis. Et je doute fort que tout le monde veuille monétiser ses actifs.

« décoréllation du monétaire par rapport aux biens » Là, tu es de mauvaise foi, je ne connais aucune proposition monétaire qui corèle aussi fortement biens et masse monétaire

« , retour à la case départ avec au final la fin de vos éphémères $chmurtz (en Allemagne en 1923, on appelait ca de la monnaie de singe...) » Finalement, tu marquerais un premier point : la masse monétaire potentielle est trop forte. Mais certaines limites sont facilement envisageables (psychologiques, la monnaie étant la valeur réelle de ses biens, et pourquoi pas prudentielles, telle que le droit d’investir sa monnaie uniquement toutes les x années).

« D’après tous vos posts, il est évident que vous connaissez relativement bien le monde de la finance, même si vous n’avez d’évidence pas les fondamentaux théoriques qui vous permettrait d’en comprendre complètement les mécanismes. » Excusez-moi, mais le combat sans fin entre inflation et taux d’intérêt est une lutte (des classes ?) entre sphère productive et financiers (rentiers), même si on frôle avec le dollar par exemple la surinflation de la masse monétaire de 1923.

Pourquoi crachez-vous dans la soupe qui vous (a) nourri(t) ? Pour de multiples raisons : Parce que je suis un rationnaliste et avide de curiosité intellectuelle (quitte à la produire), parce que j’ai pris beaucoup de recul par rapport aux joutes d’économistes classiques, qui sont des leurres qui cachent une forêt d’injustices et de privilèges (Que certains peuvent s’enrichir 12 fois plus vite que d’autres grâce à des textes de loi par exemple). De voir les rares entreprises où il faisait encore bon vivre et travailler devoir subir les fourches caudines des requins de la finance. Parce que j’ai l’intuition d’avoir trouvé le pourquoi de la décorrélation entre sphère productive et sphère financière, celle-ci imposant un diktat toujours plus opressant sur la première (grâce à ses privilèges essentiellement). Et par dessus tout, de voir l’argent régenter tout les rapports sociaux, de constater la destruction des rapports humains.

Bref, si je ne me fais aucune illusion sur l’aboutissement de la modélisation que j’ai avancé dans le présent article, cela a au moins le mérite de mettre l’accent sur le cynisme des discours vantant les mérites et du capitalisme et du libéralisme. Même si un libéral comme Rothbard critique la réserve fractionnaire pratiquée par les banques (mais sans aller plus loin).

Désolé pour la soupe, je vais encore devoir l’avaler longtemps à mon corps défendant, mais au moins vous savez ce que je pense et de sa composition et de son élaboration.

Par contre, je vous reprocherai d’avoir un comportement instinctif de défense de la ruche.


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