armand armand 14 septembre 2007 17:40

Cher Fouad,

Content de te ’revoir’. Remarque intéressante : « pourquoi faire venir des gens dont la culture est différente ? » tu dis. Le problème n’est pas tant l’importation de coutumes, religieuses, folkloriques, festives ou autres ; traditionnellement, et tu le sais bien, il y a souvent une dichotomie parfois difficile à équilibrer entre la conformité extérieure aux us et coutumes du pays d’accueil, et le maintien en famille des traditions. Le problème actuel vient du fait que bien souvent le phénomène de voile n’est pas simplement le respect des traditions familiales, mais une prise de position militante. Comme enseignant j’ai eu des étudiantes voilées - souvent les plus motivées d’ailleurs - qui l’étaient de fraiche date, dont les mères n’étaient pas voilées.

De plus, et contrairement au passé, adopter les signes extérieurs de la ’francité’ laïque ne comporte plus de valeur ajoutée. Car cette identité s’est forgée dans l’armée, dans l’adversité, à l’usine, à l’école, et dans la perspective de lendemains économiques qui chantent. Tout cela, à l’exception de l’école, fait désormais défaut.

En somme, dans bien des cas, le port du foulard, dans une société de l’entre-soi, c’est une sorte de ’Muslim-attitude’ assortie qui plus est de deux facteurs valorisants - un parfum de scandale militant, et, sur le plan pratique, une défense efficace, dans la cité, contre le machisme ambiant.

Cordialement (quel temps fait-il à Tanger ?)


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