Fabien 1er octobre 2007 16:30

Bonjour,

Utilisateur moi-même de BRF depuis un an, je me dois de tempérer un peu l’enthousiasme de l’auteur. Non pas sur l’effet du BRF, qui est potentiellement très favorable au sol, mais sur son utilisation, qui peut être dans certains cas catastrophique.

A vous lire, le BRF, c’est simple, infaillible et universel. Ce n’est malheureusement pas vrai.

En fonction du type de sol, il faudra peut-être moduler le mode d’utilisation. Sur un sol calcique, enfouir le BRF peut se révéler catastrophique : le calcium peut cristalliser autour des copeaux et littéralement les fossiliser.

Sur sol argileux, l’enfouissement aura de même potentiellement des conséquences défavorables, la décomposition par les champignons nécessitant un milieu bien oxygéné.

Toujours concernant l’enfouissement, celui-ci a de fortes chances, si on échappe aux deux points précédents, de causer une importante faim d’azote le premier printemps (les organismes décomposeurs mobilisant une bonne part de l’azote du sol). Une bonne première année n’est ainsi pas évidente.

Cette décomposition n’est elle-même pas si évidente. Mal utilisé, votre BRF pourra passer plusieurs mois, voire près d’une année, avant que les fameux champignons n’apparaissent. Notamment si votre sol n’a plus les caractéristiques d’un sol forestier.

La qualité du BRF est elle aussi fondamentale. Il y a bien sûr des essences meilleures que d’autres, mais la taille du broyat, la rapidité d’épandage, la mise en oeuvre d’un précompostage réussi, conditionnent aussi la réussite.

L’impact environnemental n’est lui non plus pas forcément positif : dépense d’énergie pour obtenir le broyat (largement justifiée cependant si le BRF est un succès), mais aussi risque de surexploitation. Une forêt à laquelle on tirerait régulièrement de la substance pour l’exporter dans les champs serait soumise à rude épreuve. Même si elle possède effectivement une part d’autofertilité, il reste que les exportations de matière ne doivent pas dépasser son niveau d’autofertilité. Et évaluer ce niveau est très délicat. Il faut donc être relativement prudent.

Il ne faut donc pas que l’enthousiasme pour le BRF (auquel nous croyons beaucoup puisque nous expérimentons nous-mêmes dessus) mène à l’idéaliser outre mesure. Le BRF peut effectivement révolutionner l’agriculture, à condition qu’il soit correctement utilisé. Et comme tous les outils puissants, il possède ses précautions d’utilisation et nécessite d’être maîtrisé.


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