En.marge 24 septembre 2007 16:09

Ce qui est très frappant, pour qui a vécu aux USA dans les années 1980, ce sont les ressemblances avec la rhétorique et les stratégies de communication de Ronald Reagan, baptisé le « great communicator » en son temps.

Ce mélange de « parler vrai », « parler peuple », provocations et maîtrise de l’agenda par création permanente de l’événement, est une stratégie née de la communication télévisuelle, parfaitement adaptée pour s’adresser à une population gavée de mauvaises émissions télé faisant appel aux pulsions, à l’égoisme et à l’affectif, et dépourvue de tout esprit critique par une pédagogie concentrée sur les mathématiques, l’étude des formes et le mépris de la recherche du sens.

Il est à craindre que le résultat de ce marketing politique en trompe l’oeil soit un immense succès - succès que des sondages récents, manipulés ou non, semblent confirmer pour l’instant. Il ne pourra perdurer, cependant, qu’à une seule condition, qui risque de n’être pas remplie compte tenu de la situation économique actuelle : cette stratégie impose que le citoyen-consommateur puisse mesurer l’effet de la politique menée au seul critère auquel il est invité à se fier : l’augmentation de son pouvoir d’achat - fut-ce par le biais d’une augmentation colossale de sa dette et de celle du pays.

L’apologie de la réussite du gouvernement sur le terrain de la croissance et de la baisse du chômage devrait donc normalement suivre, ou s’intensifier. A moins que croissance et baisse du chômage ne soient pas vraiment au rendez-vous ?


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