Rage Rage 1er octobre 2007 18:14

Bonsoir Forest,

Excellent article. Encore une fois, une lumière de lucidité dans l’océan de fumée.

Non seulement je partage l’analyse, mais en plus je pense qu’elle est le résultat à terme, la consécration pour ainsi dire, de tous les excès cumulés depuis très longtemps.

L’économie étant mondiale, les marchés interconnectés, la crise de l’un - surtout le premier - entraîne tous les autres. La Chine peut sans doute mieux optimiser la chute du système américain car elle dispose de l’outil de production... que tous les autres pays ont bradés.

La vision d’un état stratège - vision antinomique de l’état illusionniste français actuel- aurait détecté depuis longtemps le risque que font peser les « gogos » du marché boursier sur les systèmes et donc l’importance de conserver du « dur », de « l’inaliénable » pour subvenir à toute crise.

Je pense en l’occurence à l’énergie, à la flotte, à l’agriculture, aux infrastructures... En bradant notre système, nous devenons vulnérable aux « aléas du marché », marché non régulé depuis très longtemps (voir scandale ENRON & consors) et plus encore, attaqué de l’intérieur par des spéculateurs sans remords.

La crise des subprimes n’a pas finie de faire parler d’elle. Les Banques Suisses sont touchées, d’autres le seront. Si la BCE a injecté des liquidités, c’est bien que la situation était grave.

En économie, plus on me dit que tout va bien, plus je suis certain que ça ne va pas. Quand ça ne va pas, cela signifie que les financiers ne se font pas assez de fric, et donc qu’il y a des régulations qui opèrent.

La dévaluation du dollar, soutenue par une administration « Bush » incompétente, n’est qu’un signal clair de la crise mondiale qui s’annonce : une monnaie ne peut pas se permettre de peser 50% de moins en 3 ans sans qu’il y ait un souci quelquepart...

Les USA ont construit leur fortune sur l’emprunt, la plus-value « virtuelle » (comme l’immobilier) sans construire fondamentalement sur du concret, du lourd, du tangible.

La France souhaite imiter ce modèle - à tord- en aspirant faire monter ses riches très haut et en espérant tirer tout le monde : cela ne peut fonctionner sans une structure économique solide et rationnelle.

Cette rationnalité, la France comme les USA ou le RU l’ont perdu en donnant trop de valeur à des choses fictives plus qu’à du concret : le travail vaut beaucoup trop face à la matière première, le patrimoine beaucoup trop face à la valeur du travail et immensément plus que la matière première.

Par ailleurs, la concentration des moyens, des biens et des outils de pouvoirs dans des mains restreintes mais toutes interdépendantes font que, si l’un vient à flancher, tout le monde flanche.

Il y aura bien sûr des « remises à niveau », mais dans le jeu qui s’annonce, ceux qui vont perdre sont ceux qui n’ont rien de « valorisé » à sa juste mesure dans l’escarcelle, à savoir les propriétaires de bien surcôtés, les détenteurs d’actions « junk bonds » surnotées etc... et les pauvres qui paieront indirectement les erreurs de ceux qui en ont trop voulu.

Alors 2008 ou pas ? Il faudra voir les élections US.

Mais une chose est certaine : ce système ne pourra pas éternellement durer s’il se construit sur du vent et de l’analyse macro-économique digne des meilleurs commentaires de « On refait le Match » ou de 100% Foot sur M6... qui a dit Marc Touati ?


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