Emile Mourey Emile Mourey 30 novembre 2007 16:15

@ Forest Ent

Voila encore une remarque intéressante de votre part que j’ai failli ne pas voir, remarque qui demande toutefois une petite rectification quand vous dites que mon article « suppose que la fresque fait référence à un épisode plus ou moins canonique ».

Les textes canoniques sont ceux qui relatent l’histoire de Jésus de Nazareth. Les fresques de Gourdon ne peuvent donc pas être considérées comme canoniques puisqu’elles évoquent la venue d’un sauveur qui n’est pas Jésus de Nazareth mais un dénommé Cleopas. En revanche, il apparaît très clairement que le symbolisme dans lequel ce messie guerrier descend du ciel est commun, à peu de choses près, au symbolisme qui accompagne la naissance de Jésus de Nazareth.

L’explication est étonnante et pourtant logique. Dans leur lecture approfondie des textes sacrés, les Juifs en étaient arrivés à imaginer, à l’avance, comment le sauveur devait descendre du ciel. C’est ce qui explique, dans la fresque, les inscriptions de Marie, Joseph, etc... pour désigner les personnages prophétiques annoncés.

La différence entre la prophétie des fresques de Gourdon et le récit des évangiles est que le messie des évangiles y est représenté en sauveur pacifique et non en nouveau Josué guerrier. On doit ce changement d’orientation à la prédication de Jean-Baptiste, ce qui n’a d’ailleurs pas plu à beaucoup de Juifs qui ne demandaient à Yahwé qu’à rétablir dans leurs prérogatives les ancienne tribus d’Israël dispersées dans le monde.

Pour en revenir maintenant aux textes dits apocryphes, ce sont souvent des textes riches d’enseignements qui s’inscrivent dans des courants parallèles au courant Jésus de Nazareth qui s’est finalement imposé. Comme je le dis dans mon article, il ne faut pas croire que le christianisme des évangiles s’est imposé en Gaule aussi rapidement et facilement qu’on se l’imagine. Et cela explique la perdurance que vous signalez au moyen âge, notamment dans l’iconographie, de traditions et de croyances qui s’accordent plus ou moins bien et parfois mal avec l’enseignement que l’Eglise romaine une, sainte, catholique et apostolique veut enseigner.


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