Emile Mourey Emile Mourey 30 novembre 2007 12:01

@ Dilettante

Vous dites : savez-vous pourquoi, officiellement, les restaurateurs ont détruit une partie de la fresque.

Si mes souvenirs sont bons, cela s’est passé en 1993. C’est, pour moi, une année noire. La publication de mon premier ouvrage « Histoire de Bibracte, le bouclier éduen » avait déclenché l’ire des archéologues du mont Beuvray et le journal local m’avait « écrasé » en présentant « le vrai livre de Bibracte » publié quelques mois après par le professeur au Collège de France titulaire de la chaire des Antiquités nationales. Cela m’avait enlevé toute crédibilité et compromis tout mon effort de publication.

La restauration de l’église de Gourdon est une réalisation exemplaire qui, manifestement, devait montrer à l’opinion l’action de Jack Lang au ministère de la Culture dans le domaine du patrimoine. J’en veux pour preuve, les fréquentes visites à Gourdon de Maryvonne de Saint-Pulgent, Directrice du patrimoine, pendant les travaux. Autre preuve : la colère qu’a piquée le ministre (vu à la télévision) contre un malheureux scout qui avait effacé la gravure préhistorique d’une grotte qu’il voulait « faire propre ». Autre preuve : le fait qu’il n’y a pas eu d’inauguration officielle mais de la part des représentants culturels, politiques et autres, qu’un étonnant silence.

Dès que j’ai constaté le fait, j’ai demandé à mon épouse de mener l’enquête. Il s’avère que l’affaire s’est jouée entre trois personnes : le restaurateur, spécialiste venu du Japon, la directrice du patrimoine précitée et un habitant de Gourdon ayant la confiance de cette dernière. Il semble que ces trois personnes soient tombées d’accord sur l’idée que le personnage en armure avait été rajouté au XV ème siècle et qu’en l’enlevant, on allait retrouver, dessous, la fresque originale. La grande surprise est que, dessous, ils n’ont trouvé que du blanc.

Mon épouse s’est d’abord assurée aux archives départementales de Mâcon, qu’il n’y avait aucun texte médiéval qui aurait pu justifier d’une quelconque datation comme on lui avait tout d’abord laissé entendre. Elle a ensuite eu un entretien téléphonique direct avec madame de Saint-Pulgent qui, manifestement, était au courant de la dégradation. Madame de Saint-Pulgent a été très claire. Elle a affirmé à mon épouse que c’est le restaurateur qui avait pris sous son bonnet de supprimer la partie en question. « Sous son bonnet », ce sont ses termes.


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