Tonio Tonio 5 décembre 2007 13:38

Effectivement, le conseil d’orientation des retraites vient de sortir son rapport 2006. J’en fais un résumé sur les points qui semblent intéressants : les projections démographiques réactualisées par l’INSEE sont moins graves, selon les scénarios le déficit du système en 2050 sera entre 30 et 100 milliards d’euros (belle marge d’erreur, totu de même !) et les réformes de 2003 ont été partiellement inefficaces parce que le recul de l’âge de la retraite n’a pas significativement augmenté le nombre de cotisants (les jeunes retraités sont devenus de vieux chômeurs). Le résultat comptable est d’ailleurs un peu embelli, parce que le déficit des retraites est allégé de la pension de ces nouveaux chômeurs, alors qu’ils touchent des allocations chômage sous un autre budget. En somme, on fait en partie financer le déficit des retraites par l’assurance chômage. De l’influence du sapeur Camember sur la comptabilité publique...

 Je ne peux que suivre l’auteur de l’article quand il dénonce un pilotage purement comptable, parce que pour l’instant, on met dans le shaker une dynamique démographique supposée (naissances ET décès), une évolution espérée de la productivité des travailleurs, un taux d’emploi (de chômage) completement pifometrique, on secoue et puis on regarde ce qui sort. Moralité, on révise tous les ans ou presque en fonction des chiffres de six derniers mois.

Une précision tout de même : il ne faut pas virer sur la position opposée qui est de délaisser un cadre comptable. La clé est bien entendu l’élévation générale de la productivité, et la hausse de l’emploi (des seniors, des chômeurs, des femmes au foyer...), mais il faut quand même "cadrer" un peu les prélèvements et l’âge de la retraite, et donc la doxa comptable, pour imparfaite qu’elle soit, est indispensable pour fixer les termes approximatifs du débat : "y’a de plus en plus de vieux !"
 


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