ddacoudre ddacoudre 6 décembre 2007 13:39

bonjour péripate.

court mais excellent.

je te copies un extrait de mon essai sur le sujet de l’éducation pour adulte, "rémunérer les hommes pour apprendre".

3 - Ainsi, un jour, j’eus une idée née d’une problématique pas si simple, entre utopie et idéologie.

 

Ainsi un jour...

 

En 1975, à la tribune d’un congrès fédéral à Lyon, j’eus l’idée de réclamer dans les années à venir une réduction du temps de travail hebdomadaire, et de porter la semaine à 35 h. Le temps ainsi dégagé devait être utilisé, pour une moitié au gré des salariés, pour l’autre à s’éduquer. J’avais observé que l’accès au savoir, (ensemble des connaissances acquises par l’étude), permettant de comprendre, de maîtriser les rouages de l’activité socio-économique, échappait, à leur détriment à la majorité des salariés.

Il m’a été donné à de nombreuses reprises, durant l’exercice de mes mandats syndicaux, d’en vérifier l’exactitude. Je dus approfondir plusieurs sujets, lois, droit, économie, sociologie, relations humaines, politique et autres, et je me heurtais inévitablement au mur incontournable du temps disponible.

 

...j’eus une idée...

 

En 1978, je retenais comme fait marquant de la dégradation de l’économie la situation de l’emploie qui englobait, d’une part les difficultés rencontrées par les chômeurs pour changer d’emploi, et d’autre part l’allongement de la durée du chômage.

C’est dans ces années que je réfléchissais à une source de richesse perpétuelle pour que chacun puisse s’assurer un revenu.

Je préconisais donc de faire du développement de l’intelligence humaine une source de revenu direct, sans l’obligation de transiter par la production d’un bien monnayable

 

... née d’une problématique...

 

En 1982 durant mon activité de militant, j’en retirais la problématique suivante. Si dans le futur, grâce aux nouvelles technologies, dix millions de personnes suffisent au fonctionnement de l’économie, et que l’espérance de vie s’allonge, qu’elle sera la source de revenu des citoyens ?

Cette idée de développement de richesse intellectuelle, source de revenu individuel direct, me revint à l’esprit.

J’imaginais alors, qu’elle ne devait plus seulement concerner que les seuls chômeurs, mais elle devait s’étendre obligatoirement à l’ensemble de la population adulte, active ou non, et cela jusqu’à l’âge de la retraite.

 

...pas si simple...

 

Les années suivantes, je répétais, que dans une société riche, posséder le savoir et les moyens de communication étaient des atouts vitaux. (Par moyen de communication, je ne songe pas à la manipulation et à la désinformation qui se camoufle sous ce concept de communication mis au service de la duperie).

En effet, je considérais comme une aberration de ne pas structurer l’accession à la richesse intellectuelle pour chacun tout le long de l’existence, tout en réalisant, en plus, l’objectif de n’avoir aucun citoyen dépourvu de ressources.

Cependant nous verrons que ce n’est pas aussi simple. Bien que disposant de la quasi-totalité du savoir disponible, il ne peut se contenir dans un cerveau, aujourd’hui, comme hier.

En conséquence, un choix qualitatif s’imposera sur plusieurs générations, tout en définissant des priorités.

 

Pour ce faire, la montée en puissance durera des années pour ne pas déstructurer l’économie.

Quel temps y consacrer ?

Quel type d’enseignement ?

Qui le dispensera ?

Quelles seront les conséquences sur la vie au quotidien des actifs ou non actifs ?

Quelles incidences sur l’appareil productif ?

Quel financement ?

Quels impacts sur la production de richesse ?

Autant de domaine qu’il va falloir explorer.

Quelles motivations incitatrices doivent être développées ? L’argent, l’idéal futuriste, la réflexion rationnelle, la contrainte partielle ou totale. Autant de réflexion à méditer.

En revanche, que doit-on craindre ?

Les effets, d’agrégations ? 

Les déviations idéologiques ?

Que pouvons-nous espérer grâce aux technologies de la communication ? Quels rêves pouvons-nous nourrir grâce à la génétique ou la neurologie ?

Ne pas oublier l’essentiel, clora cet essai.

D’autre part, ces questions ne doivent pas nous faire oublier que les hommes et les femmes réagissent avec leurs symboles, leurs idéaux, leurs philosophies, leur mysticisme, leurs valeurs, leurs classes sociales, leurs pouvoirs établis, leurs rêves, et le tout imbriqué dans le « mensonge culturel[1] » comme huilage de la sociabilité.

 

... entre utopie et idéologie.

 

Dans mon développement je m’efforcerai d’éviter toute approche idéologique, sachant par avance que cela sera inconscient. D’une part, parce que je ne peux pas faire abstraction de mon vécu, et que je formulerais bien évidemment des critiques. D’autre part parce que vouloir que chacun dispose de ressources peut paraître un idéal utopiste, et en conséquence mon développement peut n’être qu’un déploiement idéologique. Ce en quoi, je paraphraserai Bergson « On ne lui avait pas dit que c’était impossible il la fait ».[2]


[1] Note de l’auteur. Je fais allusion aux mensonges quotidiens que nous faisons aux autres et à nous même, soit pour nous protéger ou éliminer les sources de conflit, dont nous faisons l’apprentissage dès l’enfance en fonction des différentes cultures lors de l’analyse des événements.

[2] Note de l’auteur. Je n’ai pas trouvé la source de cette citation attribuée à bergson.

[1]Tout irait mieux dans ce monde disait May, si l’on donnait à chaque étudiant débutant une calculatrice de poche, et si on l’encourageait à jouer avec l’équation logistique. Ce calcul qui l’expose dans l’article de Nature (qui est considéré comme son article messianique paru dans Nature en 1976) aiderait à se défaire des préjugés acquis, lors d’études scientifiques standard, sur les possibilités de la nature. Cela transformerait les conceptions des gens sur bien des sujets, depuis la théorie des cycles économiques jusqu’à la propagation des rumeurs. Il faut enseigner le Chaos, affirmait-il. « Il était temps de reconnaître que la formation scientifique standard faussait les jugements. Quelle que soit la perfection atteinte par la mathématique linéaire, avec ses transformées de Fourier, ses fonctions orthogonales, ses techniques de régression, elle abusait inévitablement les scientifiques sur leur monde terriblement non linéaire. » « L’intuition mathématique que l’on développe prépare mal l’étudiant à affronter le comportement étrange présenté par le plus simple des systèmes discrets non linéaires. » « Tout irait pour le mieux, non seulement en recherche mais aussi dans le monde quotidien de la politique et de l’économie, si d’avantages de gens prenaient conscience du fait que les systèmes non linéaires élémentaires ne possèdent pas des propriétés dynamiques simples. » Gleick. La Théorie du Chaos.  Editeur Flammarion. 1991. P 110.


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