Gazette bleue 13 décembre 2007 17:46

C’est traditionnel en Suisse, on n’aime pas les grandes gueules, les têtes qui dépassent. C’est vrai dans tous les domaines et en particulier pour tout ce qui touche à la vie publique. C’est ainsi qu’un certain nombre d’hommes politiques parfois intelligents, compétents et travailleurs, mais au verbe un peu haut ou abrupt (Furgler il y quelques années), sont passés à la trappe. Cette règle non écrite s’applique donc une fois de plus à l’encontre de Blocher qui, indépendamment de ses options politiques diversement appréciées, avait le mérite d’appeler un chat un chat et de s’attaquer clairement et sans détour aux problèmes qu’il abordait (à sa façon, certes...). C’est assez rare dans la vie politique suisse où l’on finasse souvent beaucoup avant de se cantonner à des demi-mesures alambiquées. On a tendance à y privilégier une mauvaise décision dans le consensus plutôt qu’une bonne décision qui en froisserait quelques uns.

Le cas Blocher n’est pas une exception, ce n’est pas le premier homme de droite dure à tendance xénophobe et ce n’est pas non plus la première grande gueule à se faire virer.

Cependant ce qui pose problème, c’est qu’après son succès dans les urnes (il est le leader incontesté du parti UDC qu’il a transformé en premier parti du pays avec près de 30% des voix) il a été évincé par des manœuvres de couloir de ceux-là même qui avaient perdu les élections, à savoir la coalition PS-Verts, qui ne lésine jamais à donner des leçons de démocratie tous azimuts. Comme quoi il y a la théorie et la pratique, les grands principes pour les discours et la magouille pour les actes. Un tour de passe sur la démocratie, si le vote du peuple déplait à la classe politique. Voilà un belle leçon de démocratie !


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