GRL GRL 19 décembre 2007 16:17

Les comparaisons avec le monde du logiciel sont à mon sens pertinentes , mais de toute évidence, la pulsion qui provoque tout cela est à placer dans un domaine beaucoup plus large et témoigne du même état d’esprit quelque soit le domaine de la création , du simple tube de l’été jusqu’aux technologies de l’armement, c’est dire.

Il s’agit ici de remarquer , que depuis qu’il nous est nouvellement donné de voir à grande échelle les pléthores d’idées nouvelles dans tous les domaines de la création, on se rend bien compte des limites naturelles du principe de propriété intellectuelle. Il est quasiment impossible de nos jours, d’isoler les produits du regard des autres, fussent ils des vêtements, des programmes ou des titres musicaux. Et force est de reconnaitre que dès qu’il en a l’occasion , l’être humain ... pompe l’idée de son voisin et la reprend à son propre compte.

Et puis allez , point d’hypocrisie car d’un coté , tous les « créateurs » ont des maitres à penser à la base , ou du moins des références d’inspiration qui ont fait d’eux ce qu’ils sont . Et à l’autre extrême , on ne peut pas déposer un brevet pour tout , imaginez , dans une misérable clope , il y a déjà toute l’histoire du tabac , du papier , de la chimie , etc ... Toutes ces idées et ce travail concentrés dans une misérable clope. Ça en fait des brevets à honorer tout de même , non ?

Alors oui , à mon sens, la contrefaçon, la copie, et toute dérive du brevet ou des droits d’auteurs est signe de l’approche des limites d’un modèle économique. La preuve en est avec l’apparition des domaines de consommation libres , notamment , autour de l’informatique et de la culture , bref , des biens immatériels. Ces nouvelles tendances ont vu s’y engouffrer des millions de particuliers comme de professionnels qui ne se sentent pas coupables de vols , pas le moins du monde. Et les supposées pertes ? Qu’y peuvent ils réellement, les industriels ? Rien , ils n’y peuvent rien , même à grands renforts juridiques. Parce qu’ils sont eux même la première unité de copie du produit original de l’auteur, tout simplement. Et leur bénéfice , le bénéfice de tout producteur , industriel ou culturel , existe donc sur la base des idées d’un auteur , et ce quelque soit le contrat.

La nature humaine reprend le dessus dès qu’il y a brèche dans le secret, et entre nous, depuis l’ultra diffusion que propose le net entre autres , je vois mal comment un modèle de robe ou de chaussures peut être gardé secret si dès lors que sa promotion passe par un défilé de mode ou toute représentation publique , même en triant les invités sur le volet.

De plus , la nature même d’une création vendue à l’industrie est donc vouée à être reproduite en masse. C’est pour cela que la distinction restera , nous ramènera encore une fois au niveau de la création individuelle. Si vous ne voulez pas être copié, faites vos fringues vous même, habillez vous avec et ne les vendez pas à l’industrie. C’est aussi con que çà et de plus , je connais des gens qui font leurs habits et que personne ne copie , c’est assez fun dans le sens même ou je suis sur qu’ils ne seraient pas facilement produits par un industriel , car certains osent carrément.

Alors cela a déjà fait et fera encore réfléchir les industriels , beaucoup et souvent , et reconnaissons le , cette préoccupation est vaine. Tout ce qui ne passe pas par la dépossession de quelqu’un au profit de quelqu’un d’autre , ne peut être vécue comme un vol en réalité. Ou si vous préférez , le manque à gagner et la perte apparaissent être deux choses très différentes malgré le forcing de l’industrie et du droit ... eh ...


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