Forest Ent Forest Ent 15 janvier 2008 20:52

Merci beaucoup pour votre long commentaire, et pour votre appréciation somme toute positive. Vos critiques sont justifiées. Mon exposé est souvent lapidaire et peu clair. Bien qu’en accord général avec vos remarques, je vais quand même essayer de répondre à certains points.

L’évolution du DJI n’est effectivement pas le bon indicateur de la bulle monétaire. Il aurait fallu a minima le comparer aux P/E des sociétés concernées. Il est ici juste illustratif.

"Puis soudainement, le raisonnement introduit les faits prétendus de décroissance des revenus du travail et de croissance des revenus du capital, suggérant que là serait la cause des maux relevés."

Je me suis mal exprimé. C’est pour moi une conséquence plus qu’une cause. La création monétaire permet des rendements élevés, que l’on chercher à proroger, et il faut les chercher dans la destruction de la valeur du travail, par exemple par la délocalisation, esclavage inclus.

"Puis vient l’opposition entre « finance de libre concurrence » dite anglo-saxonne et les autres. Il y a là encore de subtils distinguos qui semblent seulement obscurcir l’analyse, mais qui sûrement la font dévier de sa recherche des relations de causalité."

C’est bien pour moi la cause. J’y reviendrai ci-dessous.

"La réalité, du moins celle qui m’apparaît, est le dévoiement de l’action publique (ici celle des banques centrales) en conséquence du dévoiement de l’action politique : par pure démagogie, le dopage de plus en plus puissant de l’activité économique au moyen de ces injections de pouvoir d’achat artificiel."

Il me semble que la FED a aggravé la bulle, mais ne l’a pas créée. Je crois aussi à un "dévoiement de l’action publique", mais plus dans son manque de régulation que dans son action monétaire, et je pense que c’est le libre marché financier non régulé, qui est à l’origine du problème.

Il n’y a pas eu beaucoup de subprimes en France, parce que les banques ont vérifié la solvabilité des emprunteurs, dont elles se sont senties responsables. C’est de la régulation, comme toutes les règles prudentielles. En fait, plus un pays est libéral, plus il a besoin d’une régulation forte. Ce que l’on constate ici est plutôt une dérive "libertarienne", qui pense que toute action étatique est mauvaise, et que donc l’état ne doit pas se mêler d’économie. Sauf pour "aider le marché", comme l’a fait Greenspan en 2003. Et comme se propose de faire l’état anglais en nationalisant Northern Rock, ce qui me fait beaucoup rire, même si c’est jaune.


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