ernst 9 février 2008 02:58

Il est possible que l’opinion publique ait tort. Ou raison.

Les faits : SocGen- Bouton accuse nommément un de ses collaborateurs, présentent sa « folie » comme celle, avérée, d’un homme seul, puis prétendant se conformer à la procédure obligatoire en vendant d’un coup toutes les positions. Au pire moment de la Crise que cette vente accentue encore. Toutes les économies disparaissent donc dans la journée, juste au ras d’un minimum de fonctionnement.C’est sans doute là que le scénario a du surprendre JK.

Disparition de JK ? Non, il est chez son avocate, qui prend contact avec Van Ruymbecke.

Les deux seules phrases qui émaneront de JK concernent sa santé. Il n’est pas dépressif, il n’est pas suicidaire.Le reste, il le réserve au Juge.C’est généralement ce que l’on dit lorsque l’on craint d’être éliminé.

Un très complet article paru hier dans cette tribune, expliquant ceci et cela, fort bien informé de la marche d’un board de traders, d’une salle de Marché, d’un back office, des pratiques de la SocGen et, c’est là que le bât blesse, des extraits tout chauds des réponses de JK aux enquéteurs. Cette dernière révélation faisant partie d’une page absolument secrète de l’instruction. Tout ça pour nous expliquer que tout est normal, que JK était seul, qu’il est passé au travers parce que les filets de protection avaient autre chose à foutre.

C’est sur cet article , si parfait qu’il sentait l’ odeur subtile de la désinformation que j’ai des doutes.

Aujourd’hui un autre trader est en garde à vue. Un qui rassurait JK sur la « légalité » de sa démarche. « Légalité » ?...

Je rappelais hier, dans un commentaire qui a été censuré qu’un cas semblable s’est passé il y a quelques mois à New-York, sur l’ancienne affaire Société Générale ( 1988. Délit d’initié et escroquerie qui envoya Patrick Grumann et Samir Traboulsi en prison pour quelques mois. Ils restèrent bien entendu muets ) Un certain G. Pollet s’accusa donc pour la part américaine du délit d’initié dont il n’était évidemment pas responsable. La justice américaine l’envoya pour quelques mois dans la prison du Bronx. Il n’eut pas le traitement de Traboulsi qui ne passait que ses nuits à la Santé, récupéré au matin par le chauffeur de sa Rolls.Non, Pollet passa ses nuits dans le dortoir de la prison, entouré de deux cents jeunes blacks innocents. Dans la journée, POllet restait debout pour une raison qu’on ignore. J’ignore à ce jour si Pollet a parlé ou pas. Il est introuvable.

JK a-t-il eu des soupçons sur le rôle qu’on lui laissait jouer ?... A-t-il eu vent du sort réservé à Pollet ?... En tout cas, il signale qu’il n’est pas dépressif mais préfère être à l’abri quelque part. Sans doute pas en prison, si Ruymbecke n’est pas trop bête.Étrange attitude pour un coupable de se sentir à l’abri chez un juge.

Il est possible que la rumeur publique qui a bien entendu les avertissements de Greenspan concernant l’impossibilité de cerner le Marché financier mondial, entièrement faussé par des arrivées massives d’argent sur des Sociétés médiocres, déréglant ainsi la valeur réelle des actions, dénonçant aussi la virtualité des produits dérivés et les prises de bénéfices bien réels qui en découlent, bref de la disparition du Marché Financier dans son ensemble. Ainsi que de l’impossibilité des Gouvernements de remédier à des variations incompréhensibles des différents marchés.La rumeur publique, moins crédule qu’il y paraît « ressent » les coups fourrés.

Attendons la suite qui lui donnera sans doute raison, à cette humeur publique. Si les journaux ont encore la possibilité d’établir un contre-pouvoir, leur dernière chance d’existence.Et la nôtre de pouvoir respirer librement.

Ce dont je doute fortement.


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