aquad69 7 mars 2008 17:01

Bonjour Mr Aigrain,

bon, très bien, vous avez très certainement raison ; une reprise en main par l’Etat des derniers liens libres existants entre êtres humains est dans la logique des choses.

Mais que proposez-vous pour l’enrayer ? Vous avez des stocks de kalachs à distribuer, vous ? Franchement, le net, "combien de divisions" ?

Une "résistance" ponctuelle ne servirait pas à grand chose : vous n’avez pas affaire à des gens, mais à un gigantesque processus qui se développe depuis longtemps, et pas seulement en France : ne vous imaginez pas que ce soit le fait d’un président français particulier, nous y aurions eu droit tout aussi bien avec les autres candidats.

Résister de front au développement du "système" actuel, aussi "naturel" et fatal que le développement végétal, tragique au sens classique du terme, le refuser, donc, reviendrait à vouloir affronter de face une avalanche ou une déferlante dans l’océan Pacifique ; c’est voué à l’échec et ça ne sert à rien.

Utilisez plutôt vos capacités humaines : adaptez-vous, cherchez les failles, et si le net devient obsolète parceque trop maîtrisé, passez à autre chose ! Sortez du cadre !.

En toute occasion, apprenez à désobéir sans crainte ; on a toujours voulu décrire les doctrines du vieux Gandhi comme "non-violentes", mais en réalité, elles étaient beaucoup plus basées sur une désobéissance civile systématique envers les pouvoirs illégitimes et leurs représentants. La légalité n’est rien et n’est pas respectable si elle n’est pas synonyme de légitimité.

Je crains malgrès tout qu’il ne soit difficile pour une génération comme la nôtre, pourrie gâtée à l’excès, immature, et qui dans sa plus grande partie s’est complètement intégrée à et compromise avec ce qu’elle prétendait refuser, qu’il ne lui soit difficile, donc, de passer de l’autre côté du miroir, dans une résistance active...

Et je vous avoue que je finirais par trouver assez savoureux que des gens comme nous qui, à l’abri de leur bien-être et de leurs théories, ont prôné les beauté du progrès et ont participé à un système qui a conquis et détruit toutes les cultures et sociétés saines et humaines qui restaient en ce Monde, en les traitant d’arriérées, finissent par goûter, eux aussi, les fruits véritables de leurs oeuvres.

Mais à cinquante-quatre ans, à force de comptabiliser les tragédies que nous avons provoqué et dont nous avons profité, on finit par s’aigrir un peu...

Thierry


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