Roland Verhille Roland Verhille 10 avril 2008 15:52

a/s Léon,

Léon m’apprend qu’un texte imbécile peut être écrit pas quelqu’un qui ne l’est pas. Peut-être, s’il est farceur.

Et Léon se croit encore dans sa salle de classe, il ne me donne pas la permission de relever ses divagations. Il ne cesse de me couvrir d’invectives, qu’il ne se plaigne pas alors de mes réparties, à lui de ne pas s’y exposer. Moi, je ne meurs pas des siennes, elles me glissent dessus.

Je n’aurais pas la moindre idée de ses enseignements ?

D’abord, je les juge à ses commentaires sur ce site. Ses enseignements et l’éducation dispensée à ses élèves ne peuvent pas en être à l’opposé.

Ensuite, je les juge à ses textes publiés. En voici un résumé commenté par moi. Il me répondra comme à son habitude, s’il me répond, que je ne comprends rien à rien.

Léon explique que le PIB compte les richesses produites, mais seulement celles marchandes lui reproche-t-il. La production « clandestine » en est aussi exclue. Il lui reproche encore « l’escroquerie intellectuelle et sociale » de compter comme richesses ce qui n’est que compensation de destructions de richesses sans tenir compte de ces dernières. Il moque les approximations statistiques. Tout cela, pour nous apprendre qu’il n’y a plus ou presque plus de richesses créées, et qu’en conséquence les humains se battent entre eux de plus en plus pour s’en procurer une part. Venant là comme un cheveux sur la soupe, il glisse que le libéralisme n’y est pas pour grand-chose, en lui reprochant toutefois de s’attribuer le mérite d’une performance économique illusoire, sans considérer « la valeur collective ou sociale de l’activité économique ». Les déficits publics produisent des dettes publiques qui enrichissent les riches au moyen des intérêts qu’ils en touchent. Les générations futures qui auront à rembourser ces dettes publiques ne seront pas appauvries car elles hériteront en même temps des intérêts sur la dette et des richesses produites avec l’argent de la dette. Et cette dette n’est pas causée par des dépenses publiques trop élevées, mais par des recettes fiscales insuffisantes, malgré celles payées par les pauvres, car la droite ultra libérale allège celles à payer par les riches. Elle fait de la dette un croquemitaine, en réalité son arme pour réduire la place de l’état dans les activités économiques au profit du secteur privé.

Quel brouet ! Il serait trop long d’éclaircir complètement pareil embrouillamini.

Léon ne nous dit pas ce que sont ces richesses. Il n’a pas vu que le PIB intègre une estimation par l’INSEE du produit de « l’économie souterraine », ni qu’il est considérablement alourdi par des éléments non marchands. (2006 : part du PIB acquise par secteur privé, 939 ; Services non marchands produits par les administrations publiques, 396 ; taxes moins subventions dans PIB, 244 ; Capital fixe H.T. consommé, 213 ; total, égal au PIB, 1.792). Il n’a pas compris qu’au lieu d’abstractions (richesses), le PIB compte le nombre d’unités monétaires créées par les activités marchandes productives, et qu’il compte plusieurs fois les mêmes unités monétaires.

Par ailleurs, il constate que les individus ne sont pas à armes égales dans leur bataille pour arracher une part des richesses créées. Non seulement ils ne naissent pas dotés des mêmes capacités personnelles, mais encore les moins bien dotés ne savent pas armer leur progéniture aussi bien que les autres. Les moins bien armés pour la vie (il cite les fous, les handicapés, les pauvres, les vieux, les déviants sociaux) doivent être bien traités dans une société fondée sur un contrat social. Le « désastre libéral » est causé par cette négligence.

Au total, le brouet de Léon est composé d’ignorance, de mésintelligence, de manipulations d’abstractions, de procès d’intentions, de visions, le tout dépourvu du liant de la logique.

Et Léon a formé ainsi des générations de jeunes ! Il se livre maintenant à la chasse de ceux que son enseignement n’a pas aveuglés, les couvrant d’invectives. Il se fait bonimenteur, prophète et moralisateur, poussant devant lui les handicapés de toutes catégories pour rameuter dans son église avec eux les gens qu’il aura bernés. Et son église, c’est celle promettant le paradis sur terre de l’ultra étatisme, qu’il saurait mieux construire que ne l’ont fait les soviets.

 


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe