Vous avez raison de mettre en question la façon dont les problèmes d’actualité sont présentés : l’affaire du Thibet a l’avantage de paraître plus simple à l’opinion publique : en gros, Chinois = méchants, Thibétains = bons. La compréhension est immédiate, et l’engagement donne bonne conscience. D’autre part, les émeutes contre la faim ont le désavantage de nous rappeler des choses désagréables, compliquées : si l’on voit bien les victimes, on ne sait pas trop ( et on ne veut pas trop non plus ) chercher des causes, des responsabilités. Il faudrait se demander si les nations occidentales prospères jusqu’à l’obésité n’ont pas vaguement contribué à cet état de choses. Ce serait inquiétant, voire pénible. Nous voulons bien nous pencher sur les malheurs du monde, mais pas au point que ça devienne inconfortable.