Serge-André Guay Serge-André Guay 1er mai 2008 17:56

Au Québec, le rapport entre les éditeurs traditionnels et les éditeurs en ligne est très problématique. Les éditeurs traditionnels québécois craignent comme la peste l’arrivée tout de nouveau joueur qui forcerait un nouveau partage du marché du livre et, plus important encore, un partage de l’aide financière gouvernementale. Les éditeurs traditionnel québécois veulent conserver le monopole de l’aide financière gouvernementale et si cette aide devait s’étendre à l’édition en ligne, les éditeurs traditionnels se disent les seuls capables d’offrir des oeuvres de qualité ou, si vous préférez, d’être des éditeurs en ligne. Ainsi, jusqu’à ce jour, ils ont bloqué toute aide financière aux éditeurs en ligne. Par contre, ils ont obtenu une aide financière gouvernementale pour réaliser une étude du marché de l’édition en ligne afin de guider les éditeurs traditionnels qui voudraient se lancer dans l’édition en ligne. Le problème, c’est que les éditeurs traditionnels ne comprennent pas le principale avantage de l’édition en ligne : la démocratisation de l’accès à l’édition. Ils croient que l’édition en ligne consiste à numériser les livres qu’ils ont déjà édités de façon traditionnelle pour les offrir en ligne en prévision de l’arrivée du livre électronique. Autrement dit, au Québec, on fera de l’édition en ligne comme on fait de l’édition traditionnelle, avec un taux de refus des manuscrits dépassant les 90% et des choix sous l’influence des critères commerciaux. Et les gouvernements sont complices des éditeurs traditionnels car une loi interdit aux gouvernements de subventionner un éditeur qui n’est pas accrédité par lui et cette accréditation est inaccessible aux éditeurs en ligne. J’explique cette affaire dans cet article.


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