Weinstein 12 mai 2008 12:49

Sabra et Shatilah, le massacre perpétué par les Chrétiens

Massacres de Sabra et Chatila : quel fut le rôle exact d’Ariel Sharon dans cette tragédie ?

Mis en ligne le 12 janvier 2006

 

 

Du 16 au 18 septembre 1982, les camps palestiniens de Sabra et Chatila subissaient des massacres qui allaient s’inscrire dans l’histoire récente comme une des plus grandes tragédies du Proche-Orient.

Depuis qu’Ariel Sharon a subi sa deuxième attaque cérébrale, de nombreux médias retracent sa vie et sa carrière, et insistent sur son rôle lors de ces massacres.

Compte tenu des différentes versions présentées, des chiffres fantaisistes et des récits parfois inexacts, nous avons souhaité livrer des informations précises sur ces événements dramatiques.

 

 

 

Avant et après les massacres de Sabra et Chatila, d’autres massacres moins médiatisés eurent lieu au Proche-Orient, notamment :

- celui perpétré, en mars 1988, par l’armée de l’ancien président irakien, Saddam Hussein, contre les Kurdes de Halabja qui furent gazés (plus de 5 000 morts),

- celui commis, entre le 17 et le 27 septembre 1970, par l’armée du roi Hussein de Jordanie, et connu sous le nom de « Septembre noir » (entre 5 000 et 10 000 victimes palestiniennes),

- celui exécuté en février 1982, par l’armée de l’ancien président syrien, Hafez el Assad, contre le village syrien de Hama (entre 10 000 et 20 000 morts),

- celui perpétré, en janvier 1976 au Liban, par les miliciens de Yasser Arafat contre les chrétiens de Damour (600 morts).

 

Au début des années 80, l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) occupait et contrôlait le sud du Liban qui lui servait de base pour ses raids contre l’Etat d’Israël.

Pour se prémunir des attaques palestiniennes, l’armée israélienne est intervenue au Liban en 1982 et a pris le contrôle du sud du pays pour arriver jusqu’à la capitale, Beyrouth.

Le 14 septembre 1982, le président chrétien libanais, Bechir Gemayel, était tué dans un attentat.

 

 

 

Le 16 septembre 1982, les camps de réfugiés de Sabra et Chatila, où se trouvaient aussi des miliciens palestiniens armés, étaient encerclés par l’armée israélienne. Cette dernière y laissa pénétrer ses alliés, les Forces Libanaises dirigées par Eli Hobeika, qui, furieuses de la mort du président Gemayel, s’y livrèrent à un massacre à l’arme blanche.

Entre 700 et 800 palestiniens y furent assassinés. Ce chiffre est considérable mais beaucoup plus faible que ceux avancés aujourd’hui par de nombreux médias, notamment Le Figaro, Le Monde, L’Humanité, Politis France-Info ou encore Arte, et qui ne sont que des chiffres gonflés par la mythologie, et sans aucun rapport avec la réalité rapportée à l’époque.

Toutefois, on ne dispose, à ce jour, d’aucune certitude sur le nombre précis de Palestiniens assassinés. Les chiffres avancés par la plupart des medias sont dépourvus de preuves matérielles. Inutile de s’appesantir sur les raisons idéologiques qui incitent ces mêmes medias à gonfler artificiellement le nombre de morts comme ce fut le cas plus récemment avec les prétendus « massacres de Djenine ». Ainsi, le rapport de l’ONU sur les événements de Djenine que nous mettons ici en lien montre bien l’écart qui existait entre « les allégations faites par les responsables de l’Autorité palestinienne… plus de 500 morts », reprises par la quasi totalité des médias français, et la réalité des chiffres : « au moins 52 Palestiniens, dont la moitié étaient peut-être des civils, et 23 soldats israéliens » avaient été tués.

 

 

 

C’est l’opinion israélienne qui, la première, s’est mobilisée contre son armée qui avait laissé perpétrer un tel massacre.

Une manifestation de 400 000 personnes, conspuant Ariel Sharon, a eu lieu à Tel-Aviv le 28 septembre 1982.

Par la suite, le gouvernement israélien constitua une Commission d’enquête, dirigée par le président de la Cour Suprême israélienne, Ytzhak Kahane, qui rendit ses conclusions le 8 février 1983.

Les responsabilités directes des phalangistes chrétiens et de leur chef, Eli Hobeika, furent réaffirmées.

Au regard du droit international, l’armée israélienne, en tant que puissance occupante au Liban, aurait dû assurer la protection physique de la population contrôlée. Elle a donc enfreint la 4ème Convention de Genève.

Des responsabilités indirectes furent attribuées aux parties suivantes :

- à l’armée israélienne pour avoir laissé pénétrer les Forces Libanaises dans les camps palestiniens,

- au ministre de la Défense israélien, Ariel Sharon,

- aux autorités libanaises, pour avoir refusé de patrouiller dans les camps,

- à la force multinationale - composée de militaires américains, français et italiens - qui s’était retirée sans s’être assurée de la stabilisation de la situation.

L’OLP institua une commission d’enquête qui parvint, en 1984, à des conclusions similaires qui furent censurées par les autorités libanaises.

 

Suite à ces événements, Ariel Sharon a perdu son poste de ministre de la Défense et la commission Kahane a préconisé de lui interdire toute fonction officielle., au Liban ou ailleurs.

De leur côté, Eli Hobeika et son adjoint, Samir Geagea, ne furent jamais inquiétés

Eli Hobeika fut assassiné en 2002 après avoir été député au parlement libanais. Son adjoint, Samir Geagea, a été condamné à mort, peine qui fut commuée en détention à perpétuité, mais pour d’autres crimes.

 

Ainsi, il apparaît que de nombreux médias français, parmi lesquels Le Monde, Le Figaro, L’Humanité, Politis, France-Info et Arte, ont souvent mal rapporté les faits en attribuant ces massacres à Ariel Sharon alors qu’il ne se trouvait pas sur place au moment des massacres, mais à Jérusalem, et que seule sa responsabilité indirecte a été reconnue.

 

En omettant les responsabilités des autres forces en présence (les autorités libanaises et la force multinationale), mais aussi et surtout, en occultant la responsabilité directe et criminelle des Forces Libanaises d’Eli Hobeika et de Samir Geagea, ces médias ne nous ont pas donné la possibilité de bien appréhender le sujet et ont enfreint le critère d’Exhaustivité - l’occultation volontaire de certaines informations - du PHILTRE.

Signalons toutefois la retenue et la qualité des articles du Parisien/Aujourd’hui en France, de même que ceux de Libération, qui ont évité tout dérapage de ce type.

 

Pour lever toute ambiguïté, précisons que nous n’avons aucune raison de favoriser Ariel Sharon et son entourage qui n’ont guère soutenu Media-Ratings dans la controverse qui nous oppose à France 2.

 

Enfin, puisque les médias français semblent intéressés par la recherche de culpabilités dans des dossiers de complicité de crimes contre l’humanité, pourquoi ne s’intéressent-ils pas aux responsabilités des hommes politiques français qui étaient aux commandes lorsque le génocide rwandais eu lieu, génocide qui a fait, selon le chiffre le plus souvent retenu, plus de 800 000 morts entre avril et juillet 1994.

A l’époque, le président de la république française s’appelait François Mitterrand, son principal conseiller était Hubert Védrine, tandis que le ministre des Affaires étrangères était Alain Juppé et son directeur de cabinet Dominique de Villepin.

 

 

 

 

 


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