Elysion 13 mai 2008 18:29

  C’est avec plaisir que je lis que nos positions sont en fait extrêmement proches SciFi.

Nous ne divergeons en fait que sur un point de détail.

Quand j’écrivais que l’école n’était pas drôle, je me plaçais en premier lieu du point de vu du lycéen moyen, qui aimerait bien faire autre chose. Je suis bien d’accord pour penser qu’une matière ne doit pas être austère par défaut. En second lieu, je tenais à rappeler que l’école n’était pas là pour être transformée en foire permanente, où les cours devraient céder à la festivisation (Le risque d’une déviation purement ludique de l’enseignement).

Vous avez parfaitement raison de préférer une traduction d’Eschyle par un traducteur de haut vol. Pour la même raison je préfère un ingénieur costaud pour fabriquer des avions. Nous tomberons d’accord pour fermer les yeux sur leurs probables manques dans d’autres domaines (pour peu que nous puissions les reconnaître). Je me moque de savoir si notre ingénieur est capable de traduite Eschyle et je me moque de savoir si notre traducteur est capable de construire un avion. Seulement, il faut bien choisir un critère à un moment du cursus scolaire pour savoir si on fera plutôt un bon ingénieur ou plutôt un bon traducteur. Et il se trouve que pour faire un bon ingénieur, on a besoin d’être bon en mathématiques. On pourrait aussi faire le test avec la traduction d’un texte grec, mais on pourrait juste discriminer notre futur grand traducteur de grec du reste des élèves. Avec les mathématiques, on peut faire un tri beaucoup plus large, car même si les mathématiques ne sont pas une science, elles forment la base de toutes les études scientifiques.

Je suis parfaitement d’accord avec vous pour penser qu’il faut, dans des domaines "de base", avoir un minimum de compétences. Je pense ainsi qu’il est indispensable que la lecture et l’écriture soient maîtrisées. Quand je lis la prose de mes collègues (de la même génération), je suis parfois épouvanté : je ne sais trop si j’ai eu des bons professeurs toute ma vie, ou bien si je dois chercher la cause du côté de mes lectures hors celles imposées par le système scolaire, lesquelles ne me semblaient pas faites pour faire aimer la littérature.

Quant au monde de l’entreprise, je me souviendrais toute ma vie de ce que mon professeur de Mathématiques en Math Spé nous déclarait : "Vous êtes des Ferrari que l’on fera travailler comme des Deux Chevaux". Il avait malheureusement totalement raison.


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