Christophe Christophe 15 mai 2008 14:16

@L’auteur,

Article très intéressant.

Je ne sais si la philosophie peut être ou non enseignée dès la sixième ; l’esprit critique nécessite un minimum de rigueur de raisonnement, et cela sans parler de raisonnement trop formel.

Imaginons que la philosophie soit enseignée tôt. Les conséquences ne seraient-elles pas d’aboutir à un enseignement de type polémique (au sens platonicien) ?

Mescalina cite Machiavel, mais l’enseignement litéral, non polémique, était déjà la vision d’Aristote mise en évidence dans la République.

L’étude de la philosophie permet une meilleure ouverture d’esprit et augmente nos capacités de raisonnement ; c’est une méta-pensée qui suplante notre propre pensée nous permettant de nous questionner sur nous-mêmes. C’est du moins l’expérience que j’ai pu vivre lors de mon apprentissage tardif de la philosophie. Nous pouvons avoir une pensée technico-scientifique sans ne jamais avoir abordé la philosophie ; mais les approches philosophiques nous poussent vers une remise en question de nos certitudes scientifiques et techniques.

Si nous nous basons sur les propos de Montherlant : La France par un incoercible libéralisme, donne de l’instruction à ses indigènes, quoique sachant très bien que c’est par cette instruction que les indigènes s’émanciperont d’elles. Quel est l’intérêt de fournir au bas peuple (les indigènes que nous sommes enfant) les moyens de son émancipation ? N’est-il pas plus confortable pour nos dirigeants politiques de laisser perdurer le conformisme actuel en laissant croire à la libre pensée ? Ne constatons-nous pas l’échec de l’émancipation au XXème siècle ? La philosophie fournit les armes les plus efficaces contre le conformisme !

Le problème actuel, comme le souligneait Revel, est que nos philosophes contemporains ont opéré une inversion de sens : Dans notre tradition philosophique, telle que l’imposent les quelques milliers d’ouvrages qui la contiennent matériellement, une inversion de sens a donc fait que les philosophes ne nous invitent plus à comprendre que leur propre système. Or, un système philosophique n’est pas fait pour être compris : il est fait pour faire comprendre. Mais est-ce bien un hasard ? Est-ce qu’enseigner la philosophie doit consister à faire comprendre les différents systèmes philosophiques ou devons-nous orienter l’apprentissage vers la critique du monde ?

Des enfants de sixième ont une connaissance de leur propre monde, l’apprentissage devrait pouvoir reposer sur cet espace.


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