docdory docdory 27 mai 2008 18:21

 @ Bulgroz 

Oui , cette affaire de vote des immigrés aux élections locales est désespérante pour les républicains . Cette lubie fait perdre un grand nombre de voix à la gauche à chaque élection . Moi qui suis plutôt un électeur de gauche , ça m’est de plus en plus difficile de voter pour elle ...

Un des arguments que j’ai vu employer par la gauche est le suivant : puisque des retraités anglais peuvent voter pour leur maire lorsqu’ils habitent en Dordogne , pourquoi des immigrés extra-européens qui travaillent depuis quinze ans en France ne peuvent-ils pas le faire ? 

Cet argument est le type même du sophisme . D’une part il suppose que l’on soit d’accord avec le fait que des membres de l’UE non français votent en France ,ce qui , en ce qui me concerne , n’est pas le cas . Je regrette d’ailleurs que l’on ait pas demandé l’avis du peuple français par référendum pour une question d’une telle importance . D’autre part , parmi les européens qui sont installés en France , il n’y a pas que des retraités . Beaucoup d’entre eux travaillent ( et peut être plus en proportion que les émigrés extra-européens ) . Et enfin , il y a une réciprocité de droit de vote . Les français installés à Londres ont pu contribuer à blackbouler le très islamophile Ken Livingstone pour un candidat plus laïque ! Bien entendu , la réciprocité du droit de vote des étrangers n’existe pas hors UE : à supposer que Delanoë , une fois président , accorde ( sans référrendum , bien sûr ... ) le droit de vote aux élections locales pour les algériens , chinois , turcs etc ... , ont voit mal Bouteflika , Hu jin tao ou Erdogan accorder le même droit pour les français vivant dans leur pays ...

Cette demande du droit de vote des immigrés est une mauvaise solution à un vrai problème : comment donner à bon escient la nationalité française , et donc le droit de vote . D’après mon expérience , c’est totalement arbitraire .

Je prends pour exemple deux couples parmi mes patients . Le premier , que je suis depuis quinze ans , ni le mari ni la femme n’ont fait le moindre progrès en français ,( 300 mots maximum . ) Leur enfant , trois ans , ne parle pas un mot de français , ils regardent à la télé une chaîne satellitaire de leur pays d’origine , dans leur langue d’origine , la femme n’a jamais travaillé et touche une allocation , le mari travaille occasionnellement . Tous deux ont obtenu la nationalité française sans problème . Ils vont en vacance dans leur pays d’origine , et seraient bien incapables de comprendre ce qui est écrit sur le tract électoral d’un candidat . L’autre couple , d’un autre pays . Les deux parlent un français impeccable pratiquement sans accent , l’un est prof de sciences et travaille , l’autre fait une thèse de maths . Ils n’ont jamais pu obtenir la nationalité française et ont failli se faire expulser l’an dernier ! Cherchez l’erreur .

Pendant la révolution , un décret de 1793 stipulait que devenait d’office français quelqu’un qui avait sauvé un français au péril de sa vie , ou qui avait pris en charge la subsistance d’un vieillard . Je pense que le problème du droit de vote des immigrés ne se poserait pas s’il y avait des critères objectifs d’obtention de la nationalité , et pas simplement des critères de durée de séjour , de mariage, ou autres critères opaques et peu pertinents . 


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