Castor 2 juin 2008 16:57

Pascal,

vous retirez de cette discussion de samedi exactement la même chose que ce que vous retirez de cette affaire  : ce qui vous arrange pour votre thèse.

la réalité est bien plus simple que cela et je vous invite à aller lire l’article de Me Leduc-Novi sur le sujet. Et quand je dis lire, ce n’est certainement pas avec un oeil caché pour n’en retenir qu’une partie.

Enfin, je crois vous avoir démontré samedi que j’étais prêt à passer du temps à vous expliquer pourquoi vous vous fourvoyiez. Ce n’est pas pour m’entendre dire aujourd’hui que je n’admets pas la contradiction.

Vous avez tort quand vous avancez des arguments juridiques comme ceux que vous avancez, ce n’est quand même pas compliqué de le comprendre, si ?

Le divorce sanctionne un défaut d’exécution pendant le cours du mariage, la nullité du contrat de mariage sanctionne un défaut du consentement au moment du contrat !

En droit, vous ne pouvez simplement pas dire n’importe quoi ni utiliser un fondement erroné pour une demande précise, sinon, vous êtes débouté, c’est clair ?

Maintenant, rentrez-vous dans la tête que le mariage est un contrat comme un autre et qu’il n’y a aucune raison pour lui appliquer des règles différentes ou encore à ne pas lui appliquer les mêmes règles qu’aux autres contrats.

Je note enfin que cette affaire ne choque les bonnes âmes que parce qu’il est question de religion musulmane et de virginité et qu’il y a là l’occasion de stigmatiser des pratiques qui nous heurtent.

Comme le disait quelqu’un très justement dans cette discussion (mais en tirant la mauvaise conclusion), cette demande de virginité ne regarde que les époux et Dieu, pas les juges ou la famille.

Et bien oui, c’est parfaitement exact. Et quel respect avez vous pour cet homme dont la conviction religieuse est peut-être qu’il aura honte de se présenter devant son créateur après cette "erreur" ?

C’est peut-être ridicule pour vous, mais pour lui ???

Pourquoi accepteriez-vous qu’une rombière bon teint obtienne l’annulation de son divorce parce qu’elle pensait épouser un homme du beau monde alors qu’en réalité il était de "basse extraction" et pas cet homme pour qui la question était tout aussi essentielle ? Parce que vous avez une éducation morale ou religieuse différente ?

Vous ne pouvez pas mettre de côté que pour cet homme, cette question de la virginité était déterminante de son consentement et que son épouse, non seulement le savait, mais encore l’a volontairement induit en erreur.

J’ajoute encore que la justice se doit d’appliquer la règle de droit de cette manière, c’est à dire en ne portant pas de jugement de valeur sur les sentiments religieux tout en reconnaissant qu’ils peuvent avoir une place prépondérante dans le consentement d’un contractant.

Etre un état laïque n’induit pas la négation du religieux chez l’homme.


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