krolik krolik 29 juin 2008 17:58

Concernant la faisabilité/ succès d’ITER, il y a bien d’autres problèmes que la tenue des matériaux aux neutrons de 14MeV.

- la stabilité du plasma qui reste à démontrer.

- un matériau (la coque) qui doit être absolument étanche du côté intérieur du tore et poreux de l’autre côté pour pouvoir laisser passer l’hélium qui va être créé sous l’impact des neutrons. Un matériau étanche et poreux à la fois. Ce sont les Japonais qui ont ce problème en charge. Ils vont certainement trouver des choses intéressantes qui auront bien d’autres applications. mais j’imagine assez l’étanchéité et la porosité en même temps.

- ITER va consommer plus de tritium que toutes les usines militaires en ayant jamais produites. Lorsque cela fuit cet hydrogène très lourd s’élève tout de même à vitesse grand "V". Mais j’ai connu un cas de contamination sévère au tritium dans une usine militaire de Sibérie. le type en avait respiré une brave bouffée et au bout de deux semaines il perdait ses cheveux. le tritium avait remplacé l’hydrogène de l’eau de son corps. Il était émetteur béta intrinsèque..Alors il a fallu lu "changer son eau". Dans un hopital ligne directe entre le réseau d’eau et son péritoine pour la plus grande surface d’échange de l’eau. Et le type s’en est sorti. mais pour un écolo ce sera difficile à avaler le coup du branchement sur la fontaine en direct.

- Avoir de l’énergie à 100 millions de degrés c’est bien, mais on fait comment pour brancher sa machine à laver ? Il faut mettre des "bankets" , des couvertures de plomb-lithium autour du tore. Les neutrons arrivent sur le lithium6 et cela chauffe, le plomb est ransparent aux neutrons comme le sodium d’ailleurs. La réaction 6Li+n donne du tritium et de la chaleur. Le tritum sera utilisé dans le tore comme combustible ensuite. On fait passer des tuyaux d’eau dans les blankets, on fait de la vapeur et on revient à la machine de Denis Papin classique pour faire le courant électrique.

Maintenant il y a le problème basique du contact possible entre l’eau et le plomb fondu si rupture d’une tuyauterie ou simple fuite. La reaction plomb fondu +eau est plus dévastatrice que la réaction sodium+eau, ceci du fait de l’énorme quantité de chaleur contenue dans le plomb. Les Russes du centre de recherhe d’Obninsk qui ont développé les réacteurs des sous-marins soviétiques et qui ont tout essayé en réacteurs surgénérateurs ont abandonné la filière plomb-eau pour revenir à la filière sodium-eau du fait de ce "petit problème" fondamental tout de même. Dans superphenix le problème du contact était traité par cantonnement et il n’y a jamais eu de problème avec cela y compris dans Phenix, bien que ce soit le problème qui mette en rage les écolos.

Et puis où trouvera-t-on les opérateurs pour faire fonctionner une telle machine qui contiendra quelques milliers de tonnes de plomb fondu, plomb qui devra rester liquide la machine étant à l’arrêt ?

Comment fera-t-on le retraitement du plomb-lithium ? manier de telles masses avec un gaz émetteur béta qui tel l’hydrogène passe à travers n’importe quoi d’étanche.

En 1986 j’ai participé à des discussions préparatoires sur le transfert de technologie entre la direction des applications militaires du CEA et les gens du centre commun de recherche d’ISPRA (Euratom- en Italie). Les Français n’étaient pas très "chauds" pour faire le transfert de la technologie "tritium" vers des scientifiques non spécialement habilités..

Il y aura des problèmes , scientifiques, technologiques, économiques, prolifération, public acceptance.. et seulement un de ces points peut faire tout capoter et la liste est loin d’être exhaustive..

Il n’empêche qu’il fait faire ITER, rien que pour les matériaux par exemple.

 


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