koudou 20 août 2008 14:43

@Daerel

Enfin un commentaire qui contient plein d’idées. Je trouve triste qu’il arrive au bout de plus de 50 commentaires mais c’est bien qu’il arrive de vous.

Tout d’abord réglons un point qui semblait vous gêner dans un autre post, oui, je suis bien ingénieur et j’ai bien un doctorat, et j’ai commencé une carrière purement scientifique. Et j’ai plus de 50 ans, et j’ai mon entreprise.
Ce point étant réglé, passons à la discussion.

J’avais bien compris que vous étiez un convaincu de la thèse anthropique du réchauffement climatique. Pour ma part, je suis convaincu qu’il existe effectivement une influence de l’activité humaine sur le réchauffement climatique, et je vous confirme que rien dans mon article ni dans ceux que je cite n’est à même de prouver la non influence de l’activité humaine.

Et oui, le rapport du GIEC contient bien des choses qui sont primordiales et bien autre chose que la relation entre l’activité humaine et le réchauffement climatique. Mais ce contre quoi je m’élève n’est pas la plus grosse partie du rapport du GIEC que je prends telle quelle, mais uniquement celle qui figurait dans le rapport du GIEC et qui disait que la cause du réchauffement climatique est l’activité antrhopique.
Et même le GIEC lui même dans sa troisième version du rapport (rapport 2007) a laissé tomber cette ancienne conclusion pour écrire :
"Les activités humaines ont :

- très probablement contribué à l’élévation du niveau de la mer au cours de la deuxième moitié du XXe siècle ;

- probablement concouru au changement de la configuration des vents, qui a modifié la trajectoire des tempêtes extratropicales et le régime des températures ;

- probablement entraîné une élévation de la température des nuits extrêmement chaudes et froides et des journées extrêmement froides ;

- sans doute accru les risques de vagues de chaleur, la progression de la sécheresse depuis les années 1970 et la fréquence des épisodes de fortes précipitations."


Et surtout le nouveau rapport indique désormais clairement :

- Il est très improbable que la variabilité naturelle puisse expliquer à elle seule l’adéquation spatiale entre les régions du globe qui se réchauffent sensiblement et celles où les perturbations importantes de nombreux systèmes concordent avec une hausse des températures. Plusieurs études de modélisation ont établi des liens entre la réponse de certains systèmes physiques et biologiques et le réchauffement anthropique.

- Il est impossible d’imputer totalement la réaction observée des systèmes naturels au réchauffement anthropique en raison de la durée insuffisante de la plupart des études d’impact, de la variabilité naturelle accrue du climat à l’échelle régionale, de l’intervention de facteurs non climatiques et de la couverture spatiale limitée des études réalisées.


En d’autres termes, le GIEC dit désormais qu’il est impossible de dire que l’activité humaine est la raison [unique] du réchauffement climatique, mais qu’il est très improbable que ce qui a été constaté puisse être expliqué uniquement par des phénomènes naturels sans influence de l’activité humaine.

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Reste un point de votre intervention qui n’est pas encore bien identifié et qui concerne le méthane qui risque d’être libéré des permafrost.

Vous levez là un vrai sujet d’une importance capitale. D’ores et déjà, le relâchage du méthane (je ne parle même pas du carbone de surface des permafrost qui sont sous forme de CO2) est cinq fois plus important que ce que l’on pensait.
Voir : http://www.uaf.edu/news/a_news/20060907084941.html
Le problème, c’est que je n’ai vu dans le rapport du GIEC une qulconque allusion à ce méthane, et j’ai peur qu’ils n’en tiennent pas compte (je n’ai lu en détail que le résumé de 114 pages. Au fait qui, parmi ceux qui ont fait des commentaires ont lu au moins ce résumé de 114 pages ? Il est là en français :
http://www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/syr/ar4_syr_fr.pdf )
Les estimations actuelles sont un volume de 500 gigatonnes de gaz à effet de serre qui risquent d’être relâchés. La totalité de rejet de CO2 par an dans le monde est environ de 24 Gigatonnes.
En plus il en existe également dans le fond des océans (en couche mince sous forme d’hydrates de méthane).

On ne sait pas ce qui va se passer avec ce méthane des permafrost (enfin des gélisols comme on dit en bon français) mais cela vaudrait sans doute un article dans Agora.

Mais je ne vais pas le faire. Quand je vois l’hystérie qu’il y a autour de mon article qui s’appuie sur des données indiscutables que même l’intéressé (le GIEC lui-même) confirme dans ses rapports ultérieurs avec des lecteurs (lisent-ils vraiment) qui m’accusent de tout : malhonnêteté, insuffisante intellectuelle, manque de rigueur scientifique, mensonges, incompétence, propagande, bêtises ridicules, et j’en passe, je me demande ce que pourrait donner un article sur un sujet qui est encore en pleine étude et où les résultats publiés ne sont pas très nombreux....




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