John T. John T. 30 août 2008 19:59

La vraie question n’est pas là. Passons les erreurs sur le nombre d’hommes engagés dans l’armée régulière iranienne (500.000 + les réservistes).

Tout d’abord, le lien établi dans l’article entre l’attitude de Mr Ahmadinejad et la montée du cours du pétrole relève d’une analyse fausse et subjective. La baisse du cours du dollar et la crise américaine, le climat général de tension internationale, la limitation des exportations par l’OPEP, l’état lamentable des raffineries US y ont largement plus participé que la Conférence sur le Sionisme que Mr Ahmadinejad a organisé.
L’auteur semble ignorer ou mal comprendre les forces engagées sur place. On ne peut pas expliquer la création et le soutien du Hesbollah Libanais ou l’appui aux milices de Moqtada Sadr par une volonté de faire monter les cours du pétrole...

Quant aux retombées d’un blocage du détroit d’Hormuz, l’analyse est biaisée. Si les conséquences sur l’économie iranienne peuvent être désastreuses, elles le seront à long terme (c’est à dire avec un blocage de plusieurs semaines, voire des mois) et pèseront quelques milliards sur une économie stable, non endettée.
Par contre, les conséquences sur l’économie US ou Européenne seront catastrophiques dès 24h de blocage, d’autant plus que l’économie occidentale a beaucoup plus à perdre notamment à cause des retombées boursières qu’une pénurie de brut causerait.

Quant à la Chine et la Russie, un blocage limité dans le temps du détroit d’Hormuz ne les affecterait que peu : la Russie dispose de son propre brut et la Chine a des sources de brut trop variées pour être réellement affectée, d’autant que la distance terrestre Iran-Chine est négligeable et permet donc un approvisionnement continu via la Mongolie.

Effecivement la marine iranienne a la "main-mise" sur le détroit du Golfe Persique. Ceux qui l’ignoraient devraient se réveiller. Mais je ne comprends pas le but de l’article, est-ce pour appuyer la thèse justifiant une attaque envers l’Iran ou le contraire ?
La conclusion hâtive qui ferait croire qu’il est inenvisageable pour les Iraniens de bloquer le détroit doit être tempérée : si l’Iran n’a pas intérêt à limiter le traffic pétrolier sur une période longue, l’Iran sait aussi qu’un blocage suffisament brutal, limité à quelques jours, voire itératif, pourrait faire s’écrouler la bourse de New York en moins d’une semaine et voire l’économie mondiale affectée par un nouveau choc pétrolier.








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