Sylvie et Nicolas Sylvie et Nicolas 4 septembre 2008 13:19

D’accord avec Cambronne pour relever l’erreur manifeste qui consiste à citer Bigeard.
Dans la phrase, "[...] et Bigeard s’entête [...]", on pourrait à la limite le remplacer par le général Cogny, qui commandait au Tonkin. Mais c’est son supérieur, Navarre, qui a "signé" ce choix stratégique et l’a fait évoluer du concept de base d’opérations à celui de camp retranché. Pour être un peu plus précis, Bigeard n’était alors que commandant, à la tête du 6ème BPC, qui sauta deux fois sur la cuvette : en novembre 53, lors de l’opération Castor, dont l’objectif était précisément la création du camp retranché ; comme renforts ensuite, en mars 54, lorsque la situation commença à se dégrader. Il n’est pas anodin que l’auteur le cite, car Bigeard fut ensuite volontiers présenté comme une figure emblématique, une sorte de "héros malheureux... confronté à des imbéciles galonnés... etc".

Si l’embuscade du district de Saroubi peut faire penser à ce que connurent les dernières missions de reconnaissance françaises, lorsque commença la lente asphyxie du camp retranché, j’imagine mal la rebellion afghane lancer une offensive d’ampleur en direction de Kaboul. Les rebelles sont de redoutables tacticiens et désormais solidement implantés dans les campagnes (et infiltrés dans les villes) mais sans doute pas en mesure de coordonner des manoeuvres de niveau opérationnel ou stratégique. Dien Bien Phu fut une bataille rangée de forte densité et intensité, où le Viet Minh surpris les Français par sa capacité à acheminer et hisser sur les hauteurs une importante artillerie (Beaucoup de 105 américains que les Chinois avaient récupérés en 49 sur les troupes nationalistes). Si l’on veut poursuivre la comparaison, les rebelles afghans ne disposeront probablement jamais de l’équivalent moderne d’un tel équipement, qui constituerait en outre de trop belles cibles pour l’aviation de l’OTAN.


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