Salut Snoopy,

On ne sera pas tout à fait d’accord là-dessus, mais tu te méprends un peu sur ma position.

J’ai comparé le régime russe actuel (ou son fonctionnement) à un régime ’fasciste’ dans l’esprit des années ’30, genre Mussolini. C’est-à-dire plus libre à certains égards que sous les Soviets, mais où toute opposition est menacée physiquement, et où il existe une grande collusion affairiste entre politique et oligarques tandis qu’on encourage de grandes effusions nationalistes pour contenter le peuple. Ce n’est ni Hitler, ni Staline. Et c’est susceptible d’évoluer vers plus de liberté.

On pourrait m’objecter (et c’est le sens de différents articles que j’ai trouvés dans ’Courrier International’) qu’on est revenu à un régime plus proche de celui d’Alexandre III à la fin du XIXe.
Et que la politique étrangère de la Russie, à l’heure actuelle, est bien celle d’une grande puissance... du XIXe siècle.
C’est pourquoi, sans ’diaboliser’ la Russie, je préconise qu’on en use avec elle comme au XIXe - convergence d’intérêts dans certains cas (notamment dans la lutte contre le terrorisme) mais rivalité franche et sans détours par ailleurs.

Toute une classe politique nourrit l’illusion que la conversion du monde entier au même système économico-politique, voire aux mêmes signes extérieurs de culture et de richesse, entraîne de facto la disparition des conflits. Nous savons qu’il n’en est rien - en 1914 l’Europe était autrement plus unie sur ce chapitre, avec, de plus, des liens familiaux qui unissaient nombre de leurs dirigeants. Et on a vu ce qu’on a vu...
Je reconnais cependant aux dirigeants russes un certain sens de l’Histoire - ce sont eux qui mettent en garde contre les redites de 1914, mais ma lecture est forcément différence, ce n’est pas Sakashvili qui campe le rôle de Gavrilo Princip, il ne faisait que s’attaquer à des provinces rebelles - comme Poutine en Tchétchénie... mais les dirigeants-mêmes desdites provinces, mafieux de surcroît, et encouragés justement par les Russes.