Forest Ent Forest Ent 17 septembre 2008 12:38

Il me semble avoir déjà largement traité un aspect de ce sujet : un des principaux freins à la valorisation du progrès technique est la solvabilité de la demande. Je le récapitule ci-dessous.

Le progrès technique est par définition destructeur d’emplois. Ainsi, internet supprime la fabrication et la distribution de journaux, CD, DVD, annuaires, revues, etc ... Ceci augmente la productivité de certains secteurs, donc la rentabilité pour l’actionnaire. Moins de salaires sont distribués, et la demande baisse d’autant. En effet, la demande n’est pas proportionnelle aux revenus : un riche ne mange pas cent fois plus qu’un pauvre. Elle est au contraire très sensible aux revenus les moins élevés (cf. subprimes).

Pour compenser, il faut de nouveaux produits ou services. Mais il n’y a à court terme pas de sous pour les acheter. Il faut donc passer par une phase dans laquelle des redistributions se mettent en oeuvre d’une manière ou d’une autre. Les inventeurs ou actionnaires doivent perdre une partie des "justes fruits" de leurs efforts pour augmenter les salaires, afin que d’autres produits puissent être achetés.

Quand ces redistributions ne se font pas, la mécanique grippe : le progrès technique ne se vend pas. C’est arrivé en 1929. C’est une des périodes où le progrès technique a explosé alors que les revenus ont stagné : production en série, électricité, automobile, etc ... Ca peut ainsi être beaucoup plus économique que culturel. La "fracture numérique" peut ainsi représenter surtout la montée des inégalités économiques.

Ca n’empêche pas qu’il puisse y avoir un vrai souci d’assimilation culturelle, mais je le subodore mineur relativement au souci de solvabilité : "qu’est-ce que va vraiment m’apporter un écran full HD et un lecteur blue-ray quand j’ai du mal en fin de mois" ?


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