Brieuc Le Fèvre Brieuc Le Fèvre 30 septembre 2008 21:51

La faute à la technologie, la faute à Bush, la faute aux méchants spéculateurs, la faute aux traders véreux, la faute au paradis fiscaux, la faute aux démocrates, la faute aux républicains, la faute à sarko, la faute à M. Bwele, la faute à M. Lyon, la faute à moi-même, ...

Pourquoi chercher un ou des coupables, des boucs-émissaires, des raisons valables après coup ("on ne pouvait pas savoir" autant que "on l’avait prévu") ?

La faute ne revient-elle pas tout simplement à la cupidité du genre humain, dans sa course devant la Mort ? La cupiditié, c’est l’expression de la peur de manquer, de la peur de l’autre, de la peur de mourir.

Aucun système, finalement, ne sera capable d’apporter un peu de répit à l’homme et à la planète tant que nous n’aurons pas, collectivement, résolu notre peur primale de la mort.

Etre conscient de sa propre vie, c’est, paradoxalement, être conscient de sa propre mort. Accepter de mourir, c’est accepter enfin de vivre, tandis que refuser de mourir, c’est se contraindre à seulement survivre.

Nous avons beaucoup à apprendre des écoles zen et soufis, entre autres, à ce sujet. Détachement devant les choses matérielles, confiance dans l’autre et dans l’avenir sont les seules façons de parvenir à cesser ces luttes stupides et fratricides sous-entendues par la Sainte Trinité du Dieu Marché : Concurrence, Compétition, Profit Personnel.

De tous les biens, la monnaie est le plus virtuel et le plus symbolique (d’où sans doute sa puissance de séduction, car l’argent n’est rien, mais il donne l’illusion de tout pouvoir). C’est à force de placer toute notre force de (sur-)vie en lui que nous sommes arrivés à cette équation terrible : la monnaie domine notre monde au point que, quand elle vient à manquer, nous nous empêchons d’agir de quelque manière que ce soit. A tel point encore que des gens brillants, tels ceux cités dans l’article, consacrent une partie non négligeable de leur temps et de leurs efforts à comprendre et prédire les comportements erratiques du dieu Marché, afin de donner à ceux qui sont les plus cupides les moyens de satisfaire encore plus leur névrose.

Qu’aurions nous aujourd’hui entre les mains si de telles personnes avaient consacré autant d’efforts à des sujets comme le comportement du système climatique ou l’énergie du vide ? Sans doute quelque espoir pour l’avenir de l’homme, en lieu et place de ce gâchis humain que représente un monde de la finance désormais désarticulé, brisé.

Je vais jouer les prophètes de malheur, voire les prédicateurs de foire, mais j’affirme ici que cette crise, grave et profonde, de tout notre système économique (car ce n’est sans doute pas fini...) n’est que le résultat d’une course débridée au profit, qui tente de masquer une psychose profonde du genre humain en noyant les états d’âmes dans la "lutte pour la compétitivité". Nous avons tous péché par négligence, en écartant d’un revers de techno-science la réalité profonde de notre dualité animal/divin, matériel/spirituel. Le retour de manivelle s’annonce violent.

Repentez-vous...

Brieuc



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