poetiste poetiste 23 octobre 2008 10:08

Krisis : en grec : reconstruction mais avec quoi, avec qui ?

Réflexe et réflexion.

La langue française a de ces subtilités et de ces possibilités de jeux de mots qui m’étonneront toujours ; enfin, tant que je serai vivant. Ainsi, le pronom personnel à la première personne du singulier, voilà qui est singulier, se prononce comme le jeu. Les aléas du « je » ne me permettent donc pas d’aller à toi directement : je m’esquive, je me dissimule. Pour parler vrai, n’y aurait-il donc pas d’ego sans trique ? En écrivant notre biographie, notre livre, il va sans dire que l’on se livre mais sera-ce pour autant un écrit vain ? Au travers d’un prisme particulier, il y a des couleurs insoupçonnées. Nous sommes enseignés par l’imitation et tentons de sortir de la limitation pour nous distinguer et surprendre. L’uniformité ne peut être conjurée que par l’uniforme ôté. Etre ou paraître est plus que jamais une question à se poser par les temps qui courent et qui même accélèrent. Quel est donc mon « je » dans une société qui dispense des jeux d’argent et refuse le pain à certains ? Si mon credo est crédit, j’entre dans la virtualité de l’argent des banquiers et je suis usé de leur usure. A ce jeu des chèques, c’est toujours cette banque qui gagne. Quand l’argent n’est plus indexé sur l’étalon or , la planche à billets vous tire de la monnaie de singe à tire larigots. Le spéculum de la spéculation est en place pour vous extirper le prix de votre force de travail. Un homme au gros sale air vous vole votre salaire et s’enrichit matériellement. Cet ordre trompeur est né avant l’ordinateur, il nous conditionne. Seulement voilà, C’est la farce de l’arroseur arrosé si le truc de cette magie est dévoilé. Travailleurs, travailleuses, comme dirait Arlette qui n’a pas dans la conjoncture une image crédible, on se paye votre tête et pardonnez-moi de vous dire que dans consommateur il y a con, sot et mateur. Cette société est la nôtre mais que faisons-nous pour la corriger à commencer par nous-mêmes. La trique de l’ego, le martinet, les enfants profiteurs de ce monde l’ont bien caché pour jouer à leur « je » de dupes. Ca leur a donné une mine triste de V.I.P : prononcez : « vieille pie ». Ils ne prennent au sérieux que leurs exactions, leurs vols légalisés. Ils ont un yacht ces prédateurs, un compte aux Bahamas. Initiés de la farce du pouvoir qui s’est immiscée en démocratie, ils ne sourient gentiment que rarement, uniquement quand ils regardent Arlette à la télé ; il faut bien se distraire de temps à autre même quand on ne pense qu’au profit. Il n’y a pas, à ce jour, de vaccin contre la paranoïa de ces tristes sires. Le système immunitaire, c’est eux qui le contrôlent comme ils contrôlent la communication, l’eau, l’électricité, le prix du blé, du lait et j’en passe. Et c’est leur enseignement qui prévaut, nous votons pour le libéralisme sauvage, nous votons pour la sécurité car le trouillomètre est un instrument de mesure très sensible mais pas sans cibles. La conjugaison de tout ça n’est qu’une conjugaison de « je », il y manque la première personne du pluriel. Comme le bonheur, la cohésion n’est pas de ce monde. Les esclaves modernes sont salariés et ne croient plus à la victoire de Spartacus. Debout les lobotomisés de la terre ! Croyez à l’utopie sur la grande toupie ! Et réfléchissez car vous le valez bien.
A.C


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