Sylvain Reboul Sylvain Reboul 22 octobre 2008 08:43

Commentaire interressant :

Mais la question du rapport de la politique et de la morale est posée trop rapidement par votre propos. Or c’est une question qui suggère des réponses ambiguës.

Soit l’on confond les deux et l’on cherche à imposer sur le plan politique une morale commune de la solidarité collective impérative et donc sacrificielle de type nécessairement religieux (imposée par une prétendue autorité divine salvatrice dont l’état devient l’instrument de force)

Soit l’on trace une ligne claire de démarcation en constatant que la morale universelle en pratique est impossible dès lors qu’un accord apparent sur des valeurs générales (liberté, égalité solidarité), n’implique aucun accord sur leurs modalités d’application et leur hiérarchie, et surtout que celles ci sont hétérogènes selon les contextes et les jeux sociaux (économiques, politiques, familiaux). Nous en sommes alors réduits, dans une société idéologiquement pluraliste, aux droits universels de l’homme et du citoyen assortis de droits sociaux pour faire de l’égalité des droits formels des droits réels et non pas fictifs, voire mensongers.

Dans cette perspective il convient de refuser toute valeur sacrée et de juger des principes d’action selon les contextes et la fin du droit au bonheur de chacun qui implique les conditions de l’autonomie personnelle et de la confiance dans les rapports mutuels entre les personnes, à savoir une solidarité conditionnée à des règles de droit universelles qui équilibre les droits et les devoirs donc conditionnelle. Seule cette approche pour permettre de réduire le risque de violence qui est au coeur de toute société pluraliste traversée par des conflits éthiques.


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