Christophe Christophe 28 octobre 2008 15:43

@Cogno1,

Je crois que vous mélangez la liberté individuelle (opinion, déplacement, parole, religion, etc.) avec la liberté d’entreprendre. Le libéralisme n’a rien à voir avec la liberté, comme l’on souligné certains, il contient nombre de règles visant à règlementer ce libéralisme sans limite.

C’est, en effet, l’erreur commise, tant par notre auteur d’aujourd’hui que de bien des libéraux, que de considérer qu’il existe une équivalence sémantique de liberal au sens anglo-saxon et libéral au sens des écoles philosophiques continentales de l’Europe (pas seulement en France).

Si nous pouvions le résumer en quelques lignes, nous pourrions l’approcher comme :

  • Le liberalisme anglo-saxon fixe principalement les règles de la liberté d’entreprendre liée à leur préoccupation majeure qu’est l’action économique ; partant de l’hypothèse réfutée par les sciences de l’homme que la vie sociale est une émanation de la vie économique.
  • Le libéralisme de l’Europe continentale (France, Allemagne, ... même si il existe différentes nuances entre eux), fixe des règles de vie sociale en admettant, ce qui est confirmé par les sciences anthropologiques, que les règles économiques s’insèrent dans celles de la vie sociale.

Certes, Le Péripate considère que la critique que nous pouvons porter au libéralisme tel qu’il le conçoit ne peut être animée que part un sentiment anti-britannique et anti-américain ; ce qui réduit, il faut l’admettre, le champ de réflexion.

La défense d’un libéralisme à tendance économique prônant la liberté absolue serait, par ailleurs, une idée qui pourrait être admise, à mon sens, mais uniquement si d’un point de vue politique, sociologique, la liberté est abordé à l’identique : plus aucune loi qui restreigne tant le champ économique que politique, l’anarchie en quelques sortes.

Mais, bien entendu, ce n’est pas le propos ni la volonté des libéraux anglo-saxons. Leurs principes reposent sur une liberté économique totale associée à des pouvoirs coercitifs donnés à l’Etat (devoirs régaliens) pour restreindre la liberté politique. Si ils admettent, in fine, que l’être humain n’a nullement le niveau de sagesse suffisant lui permettant de ne pas être régi par des lois dans la société, ils prétendent que l’être humain a atteint le niveau de sagesse suffisant lui permettant d’être totalement libre dans la sphère économique. Sachant qu’il y a interaction entre les deux sphères, c’est une contradiction qu’il serait bon que notre auteur soulève et explique pourquoi il existe un tel décalage de la pensée traitant des mêmes sujets.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe