Surya Surya 17 novembre 2008 14:38

Je suis d’accord avec vous, mais la sokka gakai c’est un peu particulier, d’après ce que j’ai compris, corrigez moi si je me trompe, il s’agirait de se mettre dans les conditions optimales pour amasser le plus d’argent possible ? je ne vois pas trop où est le bouddhisme la dedans, à part le fait que le mouvement est né dans un pays traditionnellement de culture bouddhiste "zen".

Pour ce qui est du bouddhisme, normalement, une des bases du bouddhisme en temps que philosophie est de ne jamais accepter telle quelle une vérité. Il n’y a pas de vérité absolue. On doit toujours vérifier, débattre, remettre en question les opinions, les certitudes, qui doivent évoluer au fur et à mesure que le contexte change, et aller jusqu’à remettre en question le discours de son "maître spirituel" (les paroles de Bouddha lui même, vu qu’il n’y a pas de notion de dieu, il n’y a pas de prophète, donc pas de livre saint, et Bouddha est juste un être humain ayant atteint le plus haut degré d’éveil ce qui en théorie est possible pour chacun) en pesant toujours le pour et le contre, en cherchant toujours à se forger sa propre opinion, tirée des enseignements reçus, de ses réflexions personnelles et de la confrontation de ses idées avec celles des autres.

Ainsi, le prosélytisme, violent ou non, dans le bouddhisme est donc pour le moins antinomique, et pourtant, ce "principe" de base n’a jamais empêché l’apparition d’abus, ou l’émergence comme il a été dit de sectes (tel que nous entendons le mot "secte" en occident ) se réclamant du bouddhisme, où, sans pour autant aller jusqu’à des méga organisations comme la sokka gakai les adeptes vouent un véritable culte à leur maître spirituel, dont les paroles sont systématiquement prises pour argent comptant, et où la liberté de pensée est très sérieusement rognée.

Je pense que le problème ne vient pas forcément de l’existence ou non d’un dieu, et de la croyance dans cet hypothétique dieu, puisque même dans une religion comme le bouddhisme, qui donne l’impression d’être le chemin idéal vers la tolérance absolue, où dieu est absent, où aucun livre saint impossible à modifier ne vient imposer un code de morale et de pensée, il y a une possibilité d’abus et de manipulations mentales.

A la limite, peu importerait que les gens croient ou non en dieu, si ça peut leur faire plaisir, ou si ça peut les aider à avoir moins peur de la mort en pensant qu’un paradis les attend à l’autre bout du chemin, ça ne devrait pas être un problème puisque comme il est dit plus haut on n’a ni preuve de l’existence de dieu, ni preuve de sa non existence.

Avoir envie de croire en dieu, et avoir envie de ne pas croire en dieu devraient rester des libertés individuelles. Les religions interdisent de remettre en question l’existence de dieu parce que les religions s’appuient sur la spiritualité et sur la peur de ce dieu pour parvenir à asservir les foules, et certaines dictatures bien sanglantes ont interdit la notion de dieu, parce qu’ils avaient compris que croire en dieu était une liberté de l’esprit qui échappait à leur contrôle.

Je pense que le bus devrait plutôt proclamer que ce sont les dogmes religieux, qui donc s’appuient très habilement sur la croyance en un dieu, ou en plusieurs dieux, qu’il faut laisser tomber, avec leurs cortèges d’interdits (je ne parle pas de trucs comme "tu ne tueras point", "tu ne voleras point", ces trucs tellement évidents qu’on ne devrait même pas avoir besoin des religions pour comprendre ça !), de contraintes et de restrictions, qui empêchent les gens de vivre pleinement la vie et de s’épanouir.

Le bus ne se tromperait-il pas de "cible", finalement ?


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