Picospin 21 novembre 2008 19:09

Le problème posé par cet article ne manque pas d’intérêt quand on veut bien prendre la peine de comparer la situation sociale, politique morale de la France et des Français à celle de ses voisins proches et lointains comme le sont les pays européens et plus loin le Etats-Unis où les dons font partie de la vie quotidienne. Les Français pensent à tort ou à raison que le paternalisme d’état ou la providence assurent la répartition équitable des dons et des fonds disponibles pour réaliser un équilibre acceptable au sein du pays, garantir l’égalité des revenus et éviter de léser les plus défavorisés, les plus fragiles, ceux qui rencontrent le plus de difficultés dans la vie de tous les jours. De ce fait, convaincus de l’action efficace d’un état qui se dit République avec sur son fronton l’inscription des termes égalité et fraternité, ils se sentent déchargés de toute responsabilité de la prise en charge des plus démunis puisque l’état collecte les moyens, par le biais d’impôts considérés comme très lourds ou plus légers, pour assurer à chacun une vie décente dans la mesure où le permettent les circonstances économiques et financières dans un système globalisé, honni par certains, célébré par d’autres qui y trouvent avantages, intérêt personnel et collectif. La situation est différente ailleurs où l’initiative personnelle joue un rôle plus important par l’intermédiaire de dons et de structures qui distribuent aux autres ce que l’état accomplit sur des bases moins riches et moins généreuses dans nos pays. Que dans ces circonstances, les généreux donateurs, individuels ou collectifs, revendiquent l’attribution et le dévoilement des personnes physiques ou morales responsables de ces actes n’a rien d’excessif vis à vis de l’éthique. Cette procédure permet de sortir de l’anonymat, de conférer une certaine fierté à la participation à une oeuvre de bienfaisance et de se procurer un moyen de perpétuer la continuité du don par la signature sur des monuments, des oeuvres d’art, des bancs publics des auteurs de cette ouverture des poches de personnes devenues pour la circonstance celles de marsupiaux. Contre l’anonymat et la collectivité, il y a là une démarche qui s’approprie une origine, un nom, une ferté sinon un certain orgueil d’avoir contribué au bien commun.


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