Chers lecteurs et commentateurs,
Merci pour vos commentaires et vos votes. Je m’aperçois que conclure avec le spectre de la faillite de l’Etat a plutôt décrédibilisé le reste de l’article. Si vous me permettiez de réécrire ma conclusion, ce serait aujourd’hui : « Toute dépense additionnelle ne ferait qu’augmenter la facture laissée aux générations futures en règlement de notre train de vie d’aujourd’hui ».
En tous cas, je me réjouis que le fond de mon article (sur longue période, relance et dégagement de marges de manœuvres doivent se compenser sous peine d’une accumulation d’une dette) ne soulève pas de critiques, il devait donc être pertinent. La nocivité et l’injustice de ces déficits semble aussi être admise par presque tous (sauf ceux qui croient y voir une attaque contre le service public).
J’aimerais revenir en quelques mots sur les autres thèmes que vous abordez dans vos commentaires :
- Délocalisations et protectionisme (Diogene, Croa). Sujet difficile. Je suis convaincu qu’on a plus a perdre qu’à gagner d’un retour du protectionisme (cf théories économiques du commerce international et du libre échange), surtout si on raisonne à l’échelle mondiale. A l’échelle française, on pourrait peut-être sauver quelques emplois à court-terme, mais souhaite-t-on vraiment accentuer la misère dans les pays pauvres ?
- Spécialisation industrielle de la France (Le Pirate des Caraïbes, Arthur Mage) : si la France est un des pays les plus riches de la planète, c’est parce qu’elle a su produire, avant les autres et mieux que les autres, des produits que le monde entier s’arrachait : voitures, trains, avions, infrastructures, médicaments… La liste est longue ! Sauf qu’avec le temps qui passe, et grâce à la mondialisation, de plus en plus d’entrepreneurs des pays en développement (parfois aidés par des entreprises occidentales) sont capables de reproduire les mêmes techniques avec une qualité proche et un prix nettement inférieur, et donc prennent nos parts de marché. Si on veut que notre niveau de vie continue de croître, il faudra être leader dans les marchés futurs, dans la production de biens que le monde entier s’arrachera et que nous seront les seuls à maîtriser. Sinon, si partout dans le monde on produit les mêmes biens et services avec les mêmes techniques, les niveaux de vie dans le monde vont simplement converger. Vers le niveau de vie occidental actuel ? Non car on sait bien qu’il n’y a pas assez de ressources sur terre pour assurer ce niveau de vie à tous, on convergera donc tous vers un niveau de vie moyen inférieur à celui qu’on connaît aujourd’hui en France.
- Poids des prélèvements obligatoires => « la redistribution et le service public créent-t-ils des richesses ? » (Bruxman vs Mycroft) : Je me range aux côtés de Bruxman, qui essayait d’expliquer, je pense, que la redistribution (RMI, prime aux titulaires du RSA, allocations chômage, allocations logement) ne crée pas de richesse, elle ne fait que la redistribuer (j’enfonce une porte ouverte). Cela ne veut pas dire que les services publics (santé, éducation, infrastructures, propreté…) ne créent pas de richesse, au contraire.
Cependant, certains « services » publics ne créent pas de richesses et sont juste un coût (plus ou moins utile) sur le travail de tous les français (dans le privé comme dans le public) : la collecte des impôts, le traitement de toutes les allocations redistributives, la paperasse excessive en général, les logements de fonction de certains fonctionnaires… je vous laisse le plaisir d’allonger cette liste si cela vous dit. En temps de crise ou pas, ces dépenses improductives sont à éliminer.
Et même dans les services publics productifs, des gains de productivité sont toujours possible (dans le privé ils sont de 2% par an en moyenne), ce qui les rendrait encore plus productifs et donc rentables pour nous tous à la fois contribuables et bénéficiaires de ces dépenses publiques.
- Relance par la demande et SMIC (Peretz) : le SMIC est générateur de chômage (car nombre d’employés potentiels coûtent alors plus qu’ils ne rapportent). Ce n’est certainement pas en temps de hausse du chômage qu’il faut l’augmenter !
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