Le péripate Le péripate 9 décembre 2008 19:04

 Et pourtant ce n’est pas l’opinion en tant que telle qui est dangereuse, ni le signe ostentatoire, mais l’interdiction de la critiquer, de la discuter. C’est elle qui fabrique la pensée unique et l’abêtissement. 

 L’État paternel est le Père symbolique de la république française. Rien ne saurait être fait sans son approbation, sa bénédiction ou sa tolérance magnanime. Les Français ont besoin d’un Être suprême politique, c’est l’État. Supprimez l’État, même par morceaux, et vous verrez ce qu’est un enfant qui croit qu’il peut tout faire quand son père a le dos tourné. Il paraît que les enfants les plus soumis à l’autorité parentale sont ceux qui font les pires âneries dès qu’ils sont « libres ». Ce n’est pas difficile à comprendre, ils ne savent pas ce qu’est la responsabilité, ils ne connaissent pas les règles d’un comportement autonome en société, ils n’ont jamais agi seuls, par eux-mêmes, ni pensé par eux-mêmes. Mais est-ce une raison pour infantiliser la population pour l’éternité ?
Nos enfants voient le monde à la télévision. Comment peut-on croire que de le voir aussi à l’école représenterait un danger pour eux ?
Ce n’est pas en transformant notre société en un vaste Guantanamo que l’on fera un progrès vers l’émancipation. 
Il faut aussi voir ce qui, logiquement, suivra : comme en URSS, où les parents pouvaient être à tout instant dénoncés par leurs rejetons, les professeurs ne pourront plus exprimer la moindre opinion personnelle sans risquer d’être dénoncés.
Tout cela est la conséquence du monopole d’état sur l’éducation.

Attention, je n’approuve pas le port du voile, pas plus que l’usage de drogue. Mais à accepter d’être traité en enfants, nous ne deviendrons jamais adulte.


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