Naja Naja 10 janvier 2009 11:10

Bonjour,

Il me paraît à peu près évident que c’est la souffrance qui mène au suicide (qu’elle se traduise en dépression ou pas). Soit qu’elle devienne si grande qu’il soit insupportable pour la personne de la vivre, et donc de vivre. Soit que la personne perde totalement espoir de se sentir un jour mieux, et perde ainsi l’envie de continuer à survivre.
L’on peut s’interroger sur les causes de la souffrance. Et si l’isolement n’en est pas toujours à l’origine, je dirais qu’il en est presque toujours un facteur aggravant.
Les personnes en souffrance sont (ou se sentent) exclues, puisqu’elles perçoivent qu’elles ne collent pas à l’image positive du bon citoyen productif, utile, fort et heureux. Il me semble que notre société, le bien-être se conçoit comme un accomplissement, une réussite sur la base de laquelle on juge en bien ou mal une personne. Au point qu’une personne dont on voit qu’elle souffre est considérée comme faible. On dira par exemple qu’elle "se complait" dans sa douleur et son malheur, qu’elle n’a pas la volonté suffisante à "surmonter l’adversité", etc. Autant de jugements et comportements collectifs qui l’excluent et/ou la portent à tenter de masquer sa détresse.
Que certaines jouent une mascarade en société pour s’épargner ce regard dévalorisant voire accusateur ne change rien à leur réalité intérieure. Ce qui fait que malgré les apparences, ces personnes se retrouvent seules avec leurs difficultés. Cercle vicieux.

En cela, je trouve votre article pertinent, quoique laisser entendre que l’exclusion soit l’origine première de la détresse me parait être un raccourci.
Si le suicide est un sujet tabou, la souffrance et le malheur dérangent car elles font "tâche" dans notre société. Et je dirais que bien souvent, ce sont aussi leurs causes qui sont taboues.


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