Céline Ertalif Céline Ertalif 11 janvier 2009 01:07

Qu’est-ce que le journal ? Qu’ils soient professionnels, amateurs, people, politiques ou intimes : généralement, les journaux sont d’abord des étalages d’ego. Je n’ai pas beaucoup changé d’avis depuis mon premier article publié sur ce sujet.

Le journalisme est un métier incertain, au sens où il n’est pas certain qu’une profession constitue véritablement un métier. C’est le fait d’avoir un employeur qui qualifie pour être un professionnel et pour bénéficier de la carte de presse. Lesquels employeurs sont tellement dépendants des annonceurs que, bon, il faut beaucoup croire à la déontologie et aux petites animations corporatistes pour être tout à fait certain de la légitimité de son métier... On ne peut guère devenir un professionnel sans appointement, (on en connait néanmoins quelques-uns sur Agoravox). Ce qui facilite beaucoup les choses pour le journaliste, c’est d’abord la rémunération bien sûr, mais aussi la collaboration de tous ceux qui veulent qu’on parle d’eux. Faites le bilan de toutes les informations qui viennent toutes seules dans votre journal : informations publiques institutionnelles, locales, nationales ou internationales, informations néo-publicitaires (la mode, les nouvelles autos et les idées de vacances), les sports et les principautés qui se prostituent - et vous verrez qu’il ne reste pas grand chose d’autre. Regardez bien : même le club de boules veut qu’on lui passe son communiqué annonçant son prochain concours en triplette.

Agoravox permet un certain désordre. Vous pouvez écrire sous un pseudo, ou plusieurs. Je soupçonne quelque agence de propagande d’être derrière notamment une signature qui garantit une excellente écriture, une orientation politique constante et bien maîtrisée, et l’absence absolue de toute participation aux débats. Il y a aussi des vedettes qui font leur promo en faisant faire un article par leur secrétariat (Bercoff a fait le coup il n’y a pas très longtemps) et les politiques s’y mettent aussi. On peut même changer de nom et garder le chapeau. Beaucoup de choses sont possibles.

Pour moi, l’intérêt du journalisme citoyen est de permettre au citoyen de faire un peu de journalisme. En général, plus il a de choses intéressantes à dire, moins l’auteur a de lecteurs. Ce n’est pas toujours vrai, mais on peut voir ici comme ailleurs que le vrai problème n’est pas dans la richesse du vivier des auteurs mais dans l’indigence du lectorat. Il en va de l’édition électronique comme de l’édition traditionnelle. Combien d’articles sur Zohra Dati cette semaine ? La distance entre auteur et lecteur s’atténue, c’est la seule bonne nouvelle.



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