Marsupilami Marsupilami 22 janvier 2009 14:54

Un bon article de Leslie Péan sur Alterpresse : La victoire de Barack Obama : Mirage ou réalité

"Toutefois, l’euphorie de l’inauguration risque de disparaitre vite et de céder la place à la réalité. À un moment où le monde entier se pose des questions sur Gaza, cette réalité était absente du beau discours d’Obama. C’est que les néocons ont perdu la bataille mais pas la guerre. Nombre de personnalités républicaines ont été maintenues par Obama dans son gouvernement. C’est le cas surtout avec Robert Gates, Ministre de la Défense ou encore de Dennis Blair, directeur des seize (16) agences d’espionnage et d’intelligence. Mais ce ne sont pas uniquement les républicains que Barack Obama a conservé pour assurer la continuité. Certains architectes de la crise financière et économique actuelle comme Larry Summers sont toujours aux commandes. En effet, Larry Summers a été le maitre d’œuvre de la politique ultralibérale contre la régulation des fonds de couverture (hedge funds), contre celle de régulation des contrats dérivés de produits financiers multiples incluant les Credit Default Swaps (CDS) dont la valeur de $473 trillions dépasse de dix fois le PIB mondial évalué à $47 trillions en 2006, [2] pour la politique de capitalisation des fonds de pension, pour l’élimination du Glass-Steagall Act de 1933 refusant aux banques commerciales d’avoir des activités de courtage et de spéculation. Ce sont ces politiques désastreuses qui ont abouti à la crise des subprimes, la goutte d’eau qui a fait déverser le vase de la crise financière.

La machine de corruption mise en branle par Robert Rubin, le patron de Summers au Département du Trésor, pour exécuter des politiques visant à favoriser les grandes banques d’investissement telles que la Citi Bank (la plus grande banque privée mondiale), a donné carte blanche aux financiers pour inventer en 1980 et 1990 les fameuses obligations garanties par des créances multiples synthétiques appelées Collaterized Debt Obligations (CDO) synthétiques. Ces produits dérivés ne sont pas basés sur des actifs réels adossés à de réelles créances mais sur les CDS. Ce sera l’extrapolation de la politique des subprimes avec le carrousel de la musique de la titrisation entrainant tout le monde dans la danse de la spéculation financière. Le résultat est la plus grande récession mondiale depuis le crash de 1929. L’avenir dira si les ingénieurs de cette crise sont des dinosaures égarés dans le Jurassic Park d’un empire contesté mondialement ou si ce sont les gardiens du temple. Des personnalités comme Naomi Klein [3], Paul Krugman, prix Nobel d’Economie de 2008, Joseph Stiglitz, prix Nobel d’Economie de 1991, qui ont toujours contesté la globalisation ultralibérale, auraient mieux fait l’équilibre dans l’équipe des conseillers économiques autour du nouveau président".


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