Senatus populusque (Courouve) Courouve 27 janvier 2009 15:25
De nombreuses études ont montré une baisse de niveau intellectuel depuis les débuts de la IIIe République, et pas seulement en France. J’en cite une :

Le rapport Chervel compare des dictées de 1873 à celles de 1987 ; on y lit, p. 161 : "Presque la moitié de l’effectif du XIXe siècle commet moins de cinq fautes, alors que pour le XXe siècle, c’est seulement le tiers de l’échantillon qui obtient ce résultat".
 
L’échantillon de 1987 avait été soigneusement déterminé de façon à pouvoir être comparé à celui de 1873 ; mais les auteurs ont cependant "redressé", à la fois les scores de 1873 et ceux de 1987 pour aboutir, tout à fait à la Bourdieu [Voir Philippe Bénéton, Le Fléau du bien, Paris : R. Laffont, 1983, pp. 48-55, la "méthode Bourdieu"], à la conclusion souhaitée : "le niveau actuel en orthographe est donc incontestablement supérieur" (Rapport, p. 164), affirmation figurant dans le dernier chapitre, plus sobrement intitulé "CONCLUSION. Comparaison du niveau en orthographe entre 1873-1877 et 1986-1987".
 
 Cette retenue ne se trouve plus dans La Dictée, ouvrage destiné au grand public, où le chapitre VI est intitulé : VI "Supériorité des élèves de 1987". On y lit cependant qu’il y a "victoire aux points du corpus du XIXe siècle sur celui du XXe siècle" (La Dictée, p. 182) ; comprenne qui pourra ...
 
Le graphique de la p. 163 du Rapport montre qu’en 1873, plus d’élèves (par rapport à 1987) font moins de fautes, et qu’en 1987, plus d’élèves (par rapport à 1873) font plus de fautes.
 
Pp. 14-15 de La Dictée, on lit encore ceci :
 
"Il importe peu, aujourd’hui, que le niveau général en latin ait (probablement) baissé puisque dans le même temps le niveau général en mathématiques n’a cessé de s’élever."
 
Dans La Dictée, p. 260, figurait déjà cette remarque : "le niveau des classes de sixième [n’est] plus ce qu’il était il y a trente ans."

Les affirmations selon lesquelles le niveau monte, ou le niveau a toujours été le même, font partie du politiquement correct.

Cette désintellectualisation se voit aussi dans le contenu des débats ; ainsi les débats entre croyants et incroyants, vifs sous la IIIe République, sont maintenant étouffés au nom du respect des croyances. Le politiquement correct interdit tout débat sur la peine de mort ou sur l’avortement.

Quant aux Grecs, c’est bien simpliste de croire que c’était l’esclavage qui permettait leur philosophie ; certains philosophes avaient même été esclaves eux-même, si je me souviens bien. Bien des civilisations ont connu l’esclavage sans en avoir la contrepartie philosophique.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe