Argoul Argoul 4 mars 2009 07:37

Vous ouvrez des perspectives fort intéressantes sur le monde possible qui vient. Mais je ne partage pas (à mon grand regret) votre optimisme disons sur la génération prochaine. Après, peut-être...

L’histoire nous montre que tout ce qui fait peur engendre des réactions. Elles sont d’autant plus violentes que les gens ont le plus à perdre (ou à gagner). Les fascismes étaient ces réactions des petits-bourgeois d’origine paysanne qui avaient cru s’élever dans l’échelle sociale en allant travailler à la ville, en usines ou dans les bureaux. Patatras ! La défaite + la crise de 29 les a massivement mis au chômage et déclassés. Ils se sont réfugiés dans le fantasme de pureté, du retour aux fondamentaux, de l’ordre pour imposer à tous le collectif rêvé. Ne croyez-vous pas que cela peut renaître, plutôt que la poursuite d’une vague Europe aux contours de plus en plus flous, d’une mondialisation qui se dilue dans les rivalités et l’information qui s’vanouit dans le superficiel et le zapping ? Plus la cohésion se fait lâche, plus le désir fantasmé de voir surgir un ordre fort travaille les gens.

C’est ça que je crains.

Mais le plus probable sera une transition maîtrisée, plus douce que dans les années 30, grâce aux filets sociaux de sécurité et aux politiques de relance testées plusieurs fois. La récession en cours ne durerait alors que 1 ou 2 ans et la reprise (lente) parviendrait à calmer les esprits ? Peut-être. C’est assez réaliste. Mais les tendances lourdes (vieillissement, chômage structurel, exigences de santé, d’ordre, etc.) sont quand même assez lourdes pour donner une certaine inertie au futur.
Sauf révolution - mais en faveur de quel modèle alternatif ? En voyez-vous un qui puisse agréger les foules ?


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