poetiste poetiste 4 mars 2009 15:01

Trafic.
On a bien compris que le libéralisme économique sous-entendait la permissivité, la légalisation d’une manière de prévarication. L’argent qui représente le travail des hommes est aspiré en vue de spéculations financières qui font payer un lourd tribut non seulement aux employés mais aux entreprises elles-mêmes. On joue votre salaire au casino. Le dispositif est en place depuis bien longtemps, les financiers en connaissaient le danger, ils savaient que le jeu finirait par la « crise ». Il y a dans les mentalités la pensée d’un « après moi le déluge » pourvu que je remplisse ma caisse. Un personnage comme Marc Fiorentino, trader de son état et écrivain à ses heures, se paye le luxe d’un cynisme non dissimulé invité dans une émission d’Yves Calvi. Tout cela est légal ; rien à redire. L’homme a « gagné » de l’argent et ne veut pas savoir si d’autres en ont perdu ; on est dans une jungle légale. Le monsieur en question prétend qu’il n’y a aucune moralisation possible de l’argent. Il professe un fatalisme et on ne peut y revenir. Il avoue que l’addiction au gain est forte chez le trader. Quand on banalise, qu’on légalise ainsi des pratiques de cette sorte, le bougre a raison, circulez, il n’y a rien à voir. Au passage il donne un coup de patte à Olivier Besancenot qui quelques jours plus tôt, confronté à lui chez Thierry Ardisson, avouait aussi qu’il n’y avait pas de moralisation possible de l’argent. Il est vrai qu’il est difficile de rester moral près d’une caisse pour le commun des mortels mais de la part d’Olivier, qu’est-ce à dire ? Ne doit-on plus attendre de gens de gauche qu’ils puissent croire en la morale ? Il est vrai que la gauche caviar nous a ôté nos d’illusions.
La finance pour les nuls : bravo ! Il y a belle lurette que les nuls auraient dû s’y intéresser, c’est à dire en exiger un intérêt en intervenant dans la gestion des entreprises et des banques, en demandant le partage équitable des actions et de leur gain. Les nuls prenant leurs responsabilités sur le marché financier, c’est le pied !
Alors, on la fonde cette commission internationale des sages qui imposera une régulation morale à l’argent fou ? Mais attention ! Le veau d’or a la force du dragon, on ne va pas lui ligaturer les pattes sans coup férir. On demande des héros.
La « régulation » qui se met en place est une simple révision de la machine, que l’on ne s’y trompe pas. Le jeu va continuer à dévaloriser la valeur travail, c’est le rêve du « tout, tout de suite », le leurre du court terme qui va favoriser les plus malins, les plus rapides, le soin de l’avenir de la planète et de ses enfants étant rejetée aux calendes.
On demande des nuls susceptibles de prendre conscience de l’enjeu, de se transformer en héros. Il y a déjà Zorobama outre Atlantique mais il reste dans le domaine panaméricain.
Que les nuls cessent de contracter des dettes, ce sera déjà ça.
L’économie pour les nuls : très bonne idée ! S’informer à ce sujet n’est pas un droit, c’est un devoir écologique primordial. Nuls de tous les pays, unissons-nous ! Quand on a la connaissance, que l’intelligence et le cœur sont éclairés, plus rien n’est fatal. Et demandons aux traders, gardes du corps de la finance, de rejoindre nos rangs. Et à ceux qui disent que l’argent fait le bonheur, rappelez-leur que c’est aussi le nerf de la guerre. Avec un peu de chance, de volonté et de bonne foi, on évitera peut-être la troisième guerre mondiale. On attend « Super Nul » pour sauver le monde.
A.C

 


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