Jean Lasson 4 mars 2009 22:00

Cette montagne de dérivés fait peur, effectivement.

Mais, si j’ai bien compris, dans les faits, le risque réel serait de moindre ampleur que ce que le total des engagements (on peut dire aussi des valeurs "faciales" ou des "sous-jacents") suggère. En effet, les sociétés qui se livrent à ce jeu - d’abord les banques et les hedge funds - se "couvrent" dans tous les sens et sont souvent à la fois vendeuses et acheteuses de CDS. Elles spéculent sur la différence entre leur position acheteuse et vendeuse (on dit le "spread").

Nous en avons eu l’illustration en octobre 2008, après la faillite de Lehman Brothers. Cette faillite elle-même était le sous-jacent de nombreux CDS et, de plus, Lehman avait un important portefeuille de CDS. Il y en avait pour environ 100 milliards de $ (de mémoire). Tout le monde se demandait quel allait être le bilan net du dénouement des positions et on s’attendait à une catastrophe provoquant d’autres faillites. Finalement, pas plus de 5 milliards de $ (toujours de mémoire) ont changé de mains.

Donc, si on applique ce pourcentage - de l’ordre de 5 % - à l’ensemble des CDS (de l’ordre de 50.000 milliards de $), on obtient un risque - celui-là bien réel - de l’ordre de 2.500 milliards de $. Pas vraiment une paille, mais pas la faillite instantanée de la finance mondiale non plus...

Quelqu’un peut-il confirmer ou infirmer ?


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