sobriquet 19 mars 2009 14:29

Faire des quotas à tout bout de champs n’est pas très sensé. Pourquoi pas des quotas de gens aux yeux bleus, ou des quotas sur le nombre de jours de beau temps ?

Faire des séries réalistes n’est pas non plus une fin en soi. Si on impose des quotas juste par soucis de réalisme, on s’attaque à la liberté de la création artistique.

Mais les quotas sur les classes sociales, ça me semble utile. A tort ou à raison, on a tendance à prendre ce que l’on voit à la télé comme un reflet de la société. A tort ou à raison, on s’identifie aux personnages et ils nous influencent dans la manière de gérer notre existence. Cela est particulièrement important dans la classe ouvrière, qui est la plus vulnérable aux problèmes de désocialisation.

Un ouvrier qui s’inspire de héros richissimes risque de s’inventer des désirs et des prétentions qui ne lui rendront pas service, en particulier dans une société où l’ascenseur social est en grève. Au contraire, un ouvrier qui observe de loin des problèmes d’ouvrier pourra prendre du recul sur sa propre situation, trouver des inspirations, acquérir une conscience de classe, etc. Et dans un pays où la gauche est caviar, c’est utile.

Les scénaristes peuvent très bien trouver des aventures trépidantes à un ouvrier. On n’est pas obligé de montrer quelqu’un travailler silencieusement sur une chaine de conditionnement pendant 30 minutes...

Après, essayer de mettre des ouvriers sur une île perdue ou à Wall Street, oui, c’est sans doute une mauvaise idée...


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