Senatus populusque (Courouve) Courouve 6 avril 2009 15:56
La thèse du christianisme tolérant à l’égard de l’homosexualité, soutenue par John Boswell (1947-1994), et reprise par le Français Jean-Claude Guillebaud, n’a pas résisté à l’examen d’un nombre suffisant de textes. Voir Gai Saber Monograph n° l, 1981 (2nd ed. 1985) ; Ramsay MACMULLEN, 1982 ; Pierre J. PAYER, 1984 ; David F. WRIGHT, 1984 ; Cl. COUROUVE, Vocabulaire de l’homosexualité masculine, Paris : Payot, 1985 ; M. LEVER, Les Bûchers de Sodome, Paris : Fayard, 1985 ; James A. BRUNDAG, 1987 ; E. CANTARELLA, 1988 ; J. RICHARDS, 1991 ; John LAURITSEN, A Freethinker’s Primer of Male Love, Provincetown : Pagan Press, 1998. Ce qui peut avoir induit quelques auteurs en erreur, c’est que l’intolérance chrétienne a connu des fluctations (le contraire aurait été étonnant), passant de quelques années de pénitence à la peine de mort (appliquée du début du XIVe à la fin du XVIIIe siècle sur le territoire de la France continentale actuelle), ou inversement.
 
 La condamnation judéo-chrétienne de ce que l’on désigne aujourd’hui sous le nom d’homosexualité est un élément utile pour mettre en évidence la stabilité anthropologique de ces relations masculines, ainsi que la distance existant entre cette condamnation et le point de vue de la civilisation gréco-latine qui, elle, appréciait la jeunesse, la beauté, l’intelligence, le plaisir et l’amour ; la chose n’est pas née avec les mots homophile, gay ou queer, pas davantage avec le mot Homosexualität (1868), pas plus avec celui de sodomie, contrairement à ce qu’avancent les sociologues dits "constructivistes".
 
 On connaît les condamnations vétéro-testamentaires et pauliniennes, mais les injonctions d’hétérosexualité passent trop souvent inaperçues ; or l’arche de Noé n’admettait que des couples hétérosexuels. Il y a au moins deux injonctions d’hétérosexualité dans le Nouveau Testament : Evangile selon Matthieu, XIX, 4-6 : « mâle et femelle faits par Dieu ; l’homme s’attachera à sa femme ; ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. » C’est repris dans l’Evangile selon Marc, X, 7-9. La remarque de l’existence de ces injonctions, faite à Mgr Jacques Gaillot lors d’un débat à l’ENS-Ulm, l’avait laissé sans voix.
 
 Dans l’Ancien Testament hébraïque il n’existe aucun exemple d’acte homosexuel pardonné ensuite, contrairement au meurtre et à l’inceste.
 
 Pour trouver une mythologie faisant une place à l’homosexualité, c’est vers les Grecs qu’il faut se tourner.

La peine de mort pour homosexualité a été appliquée une cinquantaine de fois sur le territoire de la France actuelle, du début du 14e siècle à la fin du 18e siècle.

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