Naja Naja 5 mai 2009 13:00

Suite et fin :

Etre condamné alors que l’on est innocent est aussi un très lourd préjudice. Je suis parfaitement d’accord.
Mais les erreurs judiciaires, et les méthodes parfois déplorables de la police n’ont pas à excuser ou légitimer la relative impunité dont bénéficient les agresseurs sexuels dans notre société.
Sauf à penser que 80% des personnes qui portent plainte pour viols mentent, ces chiffres montrent qu’il y a un problème dans la façon dont notre société aborde le traitement judiciaires des affaires de violences sexuelles.
Je n’ai pas de solutions simples et immédiates à proposer, je constate la réalité.

Comme vous dites, il n’est pas question d’opposer deux types de souffrances.

Mais il serait vraiment naïf de croire que si les agresseurs sexuels sont peu condamnés, il n’est question que de respect de la présomption d’innocence.
Il est aussi question du déni collectif qui banalise les actes de violences sexuelles qui ne ressemblent pas à un viol façon « irreversible » ou un viol collectif dans un hall d’immeuble perpétrés par des maghrébins. La grande majorité des agresseurs sexuels sont des hommes qui ressemblent à n’importe quel autre. Des pères de famille qui présentent bien, des braves commerçant, des professeurs, des psys, des avocats, des juges, des politiques, etc. Quand on regarde les études sur la prévalence de victimes d’agressions sexuelles dans la population et les caractéristiques des auteurs, on comprend mieux l’immobilisme de notre société...
Il y les lenteurs de la justice, le non respect des plaignants et de leur droit, les enquêtes bâclées, les pièces de dossier qui se volatilisent mystéireusement, les correctionnalisations, les experts pétris de concepts mysogines et rétrogrades qui présentent une victime comme une salope, etc. Tout cela n’a rien à voir avec le respect des droits de la défense et le principe de présomption d’innocence.

Juste un exemple, récent : http://www.soslesmamans.com/mapage6/index.html

La culture de l’émotion permet simplement de mieux s’aveugler sur cette réalité en crachant sur le monstre pédophile présenté par les medias et en s’imaginant que puisque notre président se livre à ses déclamations hypocrites sur le droit des victimes et la priorité aux victimes, il s’en soucie réellement et en fait effectivement une priorité de sa politique. Ben voyons...
Je suis plutôt consternée devant la crédulité de mes contemporains sur les manoeuvres politiques qui utilisent les victimes. Ils ne sont pourtant en général pas si aveugles aux manipulations et à la démogagie comme arme privilégiée du politique.


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