minidou 4 mai 2009 17:08

La hausse de l’immobilier est aussi, en France, le résultat de la sortie de l’économie industrielle vers une économie de service.
Au sortir de la première guerre mondiale, la situation était proche de la situation actuelle : prix élevés, construction orientée vers les classes les plus favorisées.
Suite à la première GM, un compromis historique eut lieu entre le pouvoir, les syndicats et le patronat, portant sur un blocage des loyers. En effet la propriété foncière était largement détenue par les anciennes classes aristocratiques (d’empire ou plus anciennes), contrairement au patronat. La pression immobilière jouait alors contre la compétitivité des industries d’où la recherche d’un nécessaire compromis, qui prit la forme d’un blocage des loyers.
La conséquence en fut, le lancement de vaste programmes de logement social d’abord par les patrons puis par l’Etat, une désaffection pour l’immobilier en tant que bien de placement, une chute des loyers, et, aussi, une hausse de l’insalubrité dans le parc privé.
La tertiarisation de l’économie à partir de la fin des 60’s, ainsi que le rappatriement des fonds coloniaux on mis fin à ce consensus.
Les patrons tertiaires à la main d’œuvre moins qualifiée et plus mobile n’avait plus besoin de logement à bas prix pour leur main d’œuvre, et les fond coloniaux avaient besoin de nouvelles rentes pour placer leurs capitaux (eux qui dans la douce ambiance coloniale, n’avaient jamais appris à être des entrepreneurs).
La conséquence en fut la fin du blocage des loyer, par l’abrogation de lois emblématiques comme la loi de 1948. L’immobilier devint alors un bien d’investissement et donc de spéculation.
L’avènement de la mondialisation à partir des 90’s n’a fait que renforcer ce phénomène, rien du coté demande finale (les gens qui souhaitent se loger) ne pouvant contrebalancer les conséquences inflationnistes : le logement est une consommation vitale, on ne peut y renoncer si on trouve le prix excessif (ce n’est pas un marché parfait au sens de l’économie classique).
Les prix sont donc en fait normaux, et correspondent à une taxation (spoliation) du revenu salarié, par des capitaux en mal de placement, qui ne s’investissent plus dans l’économie productive ....
Les soubresauts sur le marché immobilier sont eux caractéristique de tout marché spéculatif, mais l"effet de cliquet joue très bien jusqu’à présent : les prix montent, puis baisse pour se stabiliser à un niveau supérieur de celui du début de la hausse, puis monte, etc....
Donc pour ceux qui espèrent retrouver un niveau de prix raisonnable (type 10% du revenu), je leur souhaite beaucoup de patience...


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