Francis, agnotologue JL 13 octobre 2012 16:27

Bonjour Hervé Hum,

vous me dites : « Le lobbying existe parce que la puissance policière de l’État est indispensable au libéralisme. »

Mais je n’ai pas dis autre chose dans cette phrase très sérieuse bien qu’en forme de clin d’œil, je me cite : Dans le langage libéral, le lobbying n’est pas un interventionnisme, et la main invisible c’est celle qui est dans la culotte du pouvoir politique, celui qui détient la force armée, le droit de lever l’impôt, et d’en faire ce que bon lui semble. Dans le langage libéral, l’interventionnisme désigne la volonté qui n’est pas conforme à la sienne. Nuance.

Bien d’accord avec vous que "pour l’anarchiste, la responsabilité est la clé de voûte de la réussite puisque tout repose sur cette éthique de la responsabilité individuelle".

Mais je dirai que le libéralisme est, l’arnarchisme n’est pas, et pour cause (pardon pour ce barbarisme) ; et doit le rester, puisqu’il n’est qu’utopie. Je dirai que le libéral est un anarchiste qui a réussit. Il a réussit à établir un principe de réalité qui n’entrave pas son principe de plaisir.

L’erreur est courante de penser que les anarchistes sont de gauche. C’est parce qu’ils ne savent pas que « Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime, c’est la loi qui affranchit. » (Lacordaire)

Et ils contestent l’ordre établi aussi longtemps qu’ils galèrent ... et se croient de gauche.

Les pires sont les libéraux qui se disent de gauche : ils sont au milieu du gué, et cumulent les deux déviances. Ce faisant, ils justifient - impératif idéologique oblige - le lobbying.

L’expression à la mode en ce moment sur les site est ’dissonance cognitive’ : c’est typiquement la condition des libéraux de gauche, ces anarchistes dans l’âme, obligés d’accepter ’un peu d’État, mais pas trop, et seulement comme ils voudraient !’

Pour faire court, je résumerai mon principe politique - mais qui vaut dans toutes les circonstances de la vie - par cette formule empruntée au monde de la navigation : « une main pour moi, une main pour le bateau ».

Si je suis seul, sans une main pour lui, le bateau est en perdition, mais sans une main pour moi, je tombe à l’eau. Et si je ne suis pas seul, si je garde mes deux mains pour moi, je suis un passager sans billet, clandestin. Comme Houellebecq, quand il dit de la France que c’est un hôtel dont il ne veut pas acquitter le prix de la chambre. Comme les ’évadés fiscaux’.


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