Rounga Roungalashinga 6 août 2009 09:56

Oulah ! Que de sophismes !

La Constitution de la République, qui est notre loi suprême, interdit expressément toutes les discriminations, quel qu’en soit le motif et quels qu’en soient les fondements, race, sexe ou religion.

Par conséquent tous les signes établissant une discrimination sont prohibés par la loi. Or le voile est un signe discrimanatoire, par définition, puisque seules les femmes sont tenues de le porter.

Ce raisonnement est faux. Vous dites que comme le voile est un vêtement est à destination exclusivement des femmes, il constitue une discrimination. Or le soutien-gorge, les talons hauts, le mascara, les serviettes hygiéniques, sont des produits destinés uniquement aux femmes (et à quelques travelos). Leur existence, leur vente, et leur usage serait donc une discrimination, et par là il faudrait les interdire ? Allons, voilà un bien étrange raisonnement. Pourquoi est-il faux ? Parce qu’il confond la distinction des sexes avec la discrimination.

La distinction des sexes s’exprime par des vêtements différents, des coiffures différentes, des parures différentes...en un mot des apparences distinctes.
La discrimination a lieu lorsque quelqu’un se voit refuser un emploi, une entrée, une augmentation, un droit légitime, du seul fait de son sexe, sa race, etc.
Le port de la burqa rentre donc dans la première catégorie. En réalité vous confondez la burqa avec son environnement dans certains pays (charria, lapidation, etc.).

Mais quand vous proposez des solutions ubuesques pour montrer que, décidément, on n’a pas d’autre solution que d’interdire cet accoutrement, vous restez dans le sophisme et ne prouvez rien.

Il ne reste donc plus que deux solutions :

- Soit les hommes sont tenus de porter un voile, eux aussi, ce qui ferait disparaitre son caractère discriminatoire.

- Soit le port du voile est interdit à tout le monde.

La première solution n’a aucun sens, puisque personne n’est « tenu » de porter le voile, et en faisant ce raccourci vous semblez supposer que ne pas interdire la burqa revient à la rendre obligatoire, ce qui est faux. Par contre, même si ce vêtement est porté par des femmes, rien ne m’empêche, moi homme, par une extravagance quelconque de me vêtir d’une burqa. Donc du point de vue du droit il n’y a aucune discrimination encore une fois.

La deuxième solution est une lapalissade. En effet, si on interdit la burqa, on l’interdit à tout le monde, sinon c’est anticonstitutionnel. Cependant il ne faut pas se leurrer : interdire la burqa reviendrait dans les faits à faire une loi concernant uniquement des femmes musulmanes, ce qui serait anticonstitutionnel.

Je souligne en passant qu’une femme ne pourrait arguer qu’elle est volontaire pour porter le voile, par exemple parce que sa religion le lui ordonne, car nul ne peut être « volontaire » pour violer la loi, ni « volontaire » pour subir une discrimination.

Encore une phrase lourde de contre-sens et de sophismes. Premièrement, le port de la burqa n’est pas encore interdit, donc s’en vêtir n’est pas « violer la loi ». Deuxièmement j’ai montré que le simple fait de porter une burqa n’est pas de la discrimination. Troisièmement, je ne vois pas pourquoi on ne peut pas être volontaire pour violer la loi un braqueur de banque le fait de son plein gré, a priori, non ?

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